Cameroun: la région anglophone du Nord-ouest, désormais coupée du reste du pays

Des groupes armés du mouvement séparatiste anglophone du Cameroun ont détruit, dans la nuit de samedi à dimanche, la route reliant la zone anglophone au reste du pays, a rapporté le gouverneur du Nord-ouest, Adolphe Lélé Lafrique, à l’agence Anadolu.

« Des séparatistes ont utilisés un Caterpillar pour détruire la route qui mène vers la capitale de la région du Nord-ouest, Bamenda. Ils ont creusé un fossé et aucun véhicule ne pouvait traverser pour sortir ou entrer dans la région », souligne le gouverneur, précisant que « des bus de transport en commun ont été détruits à l’aide de cet engin. Les pièces d’identités et autres objets appartenant aux voyageurs ont été détruits et le conducteur d’un bus a été abattu par les assaillants ».

 « Je viens de vivre une nuit palpitante. Mon voyage pour Yaoundé a été stoppé au niveau d’Akum localité située à la sortie de la ville de Bamenda. Les « Ambas Boys » (groupe armé de la zone anglophone) nous ont stoppés et ont demandé qu’on reste couché sur le trottoir de 22h à 5h ce dimanche matin. L’armée n’a pas pu intervenir jusqu’au départ des séparatistes », relève l’un des voyageurs.

D’après une vidéo postée, vendredi, sur les réseaux sociaux par le groupe séparatiste, la circulation entre la zone anglophone et le reste du Cameroun sera interrompue dès le 16 septembre prochain.  « Il n’y aura pas de campagne électorale ni d’élection en Ambazonie. Le mouvement des personnes dans notre zone sera restreint. Nous allons couper tout lien avec la partie francophone », indique le « Général » Tapan Ivo dans cette vidéo.

Le gouvernement affirme, pourtant, le contraire.

 « Je peux vous garantir que les élections auront lieu dans les dix régions du pays. Le Chef de l’Etat a pris toutes les mesures possibles pour maintenir la paix et la tranquillité avant, pendant et après les élections au Cameroun », indique le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma, à Anadolu.

Le ministre relève par ailleurs que depuis 10 heures (heure locale), dimanche, la situation est sous contrôle dans la région du Nord-ouest où les séparatistes avaient coupé la voie. « Les voitures circulent déjà, même si la circulation n’est pas fluide, vue qu’une partie de la chaussée a été détruite par des assaillants », relève Issa Tchiroma.

Le Cameroun s’apprête à tenir une élection présidentielle le 7 octobre. Mais la tension n’a pas baissé en régions anglophones du Sud-ouest et du Nord-ouest depuis octobre 2016, lorsque la crise anglophone s’est déclenchée.

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