Cameroun: un manuel scolaire sur les pratiques sexuelles fait polémique

Malgré son objectif affiché de sensibilisation à certaines pratiques sexuelles, un manuel scolaire camerounais de Sciences a provoqué de vives réactions, notamment au sein de l’opposition, à quelques semaines de l’élection présidentielle.

Au Cameroun, la mise au programme d’un outil didactique destiné à sensibiliser les collégiens de 5ème sur les pratiques sexuelles interdites ou déviantes n’est pas passée inaperçue. Sur la scène politique nationale, la révélation de certaines pages du manuel de sciences a provoqué de vives réactions, malgré l’objectif apparent de prévention affiché par le manuel scolaire, tant sur la dangerosité de certaines pratiques sexuelles que sur l’illégalité d’autres.

Figure de l’opposition et candidat à la prochaine élection présidentielle camerounaise d’octobre 2018, l’ancien membre du gouvernement Maurice Kamto a réagi pour sa part à travers une publication sur son compte Facebook. Evoquant «un enseignement qui lui semble des plus suspects», il a ainsi déploré que derrière un «prétexte», se cachait «une volonté d’initiation déguisée de la jeunesse camerounaise aux dérives propres à certaines pratiques sexuelles ouvrant la voie à la dépravation des mœurs». Des associations de défense des consommateurs ont en outre lancé un appel au retrait du manuel, estimant qu’il ne s’agissait pas du «rôle de l’Etat […] d’entraver les constructions identitaires familiales».

De son côté, Marcellin Vounda Etoa, secrétaire permanent du Conseil national d’agrément des manuels scolaires interrogé par le média marocain Le 360, se défend : «Le projet pédagogique visait à préparer les enfants à affronter un certain nombre de réalités […] auxquelles ils ne peuvent faire face qu’en sachant que c’est néfaste et interdit par la loi.»

Selon des images apparues sur les réseaux sociaux, le manuel expliciterait deux types de pratiques sexuelles. D’une part, des pratiques illégales comme le viol, la pédophilie, la zoophilie ou encore l’inceste, en y apportant à chaque fois les définitions correspondantes. D’autre part, dans un chapitre dédié aux «comportements émergents néfastes à la santé de reproduction», l’ouvrage s’applique à décrire des pratiques sexuelles qualifiées de «déviantes», parmi lesquelles sont classées la sodomie, la fellation, le cunnilingus ou encore l’homosexualité.

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