France – Procès Booba et Kaaris : un an de prison avec sursis requis contre les deux rappeurs

Les rappeurs Kaaris et Booba, ainsi que neuf autres prévenus, ont été jugés ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Créteil pour violences aggravées et vols en réunion après leur bagarre à Orly le 1er août dernier. A l’issue de plusieurs heures de débats, le procureur a requis un an de prison avec sursis contre les deux hommes. La décision sera connue le 9 octobre.

Les deux rivaux sont « tous deux responsables » de la rixe du 1er août, lors de laquelle ils ont « perdu toute lucidité », a estimé le procureur de Créteil, en banlieue parisienne. Ce sont eux qui ont échangé les premiers coups et ils ont « entraîné leurs gardes rapprochées » dans la bagarre, a-t-il dénoncé.

Libérés fin août, les deux rappeurs ont comparu devant le tribunal correctionnel de Créteil, qui avait ordonné leur placement en détention provisoire après les faits. Neuf membres de leurs clans respectifs impliqués dans la bagarre sont également poursuivis pour violences aggravées et vols en réunion. Tous risquent jusqu’à 10 ans de prison.

Le parquet a demandé des peines allant jusqu’à huit mois ferme pour les membres de leurs clans respectifs, en fonction de la gravité des violences et des antécédents de chacun.

Booba, Elie Yaffa de son vrai nom, et Kaaris, Gnakouri Okou à l’état-civil, entretiennent depuis des années une rivalité à coups de « clashs » sur Internet.

Perte de « lucidité »

Booba et Kaaris « se sont créés des personnages forts, puissants violents, excessifs et déterminés », a décrit le procureur, qui a fustigé « deux hommes qui « ont perdu toute lucidité », mus par la peur de « devenir la risée de leur entourage, mais aussi la risée d’internet ».

À la barre, Okou Gnakouri, alias Kaaris, a tenu à débuter par des excuses. « C’est pas bien ce qui s’est passé en fait, je présente mes excuses aux personnes choquées par les images », a-t-il déclaré avant l’examen de l’affaire. « Je ne suis pas à l’origine de cette rixe », a martelé l’artiste, en chemise blanche immaculée. « J’ai donné des coups pour me défendre », a-t-il assuré, en prônant désormais « l’apaisement ». « Moi, je cherchais à aller prendre mon avion c’est tout », a expliqué Booba, vêtu d’une chemise à carreaux.

Légitime défense

Depuis leur libération, les deux rappeurs ont versé chacun une caution de 30.000 euros, ont interdiction de quitter la France et se tiennent à carreau. Le procès des deux rivaux se déroule dans l’effervescence dans une salle entièrement pleine, sous forte protection policière.

À l’extérieur des dizaines de fans sont réunis, espérant apercevoir les rappeurs.

Face aux enquêteurs, les deux anciens comparses devenus rivaux avaient joué la carte de la « légitime défense » pour justifier leur coup de sang du 1er août. Ce jour-là ils, doivent prendre le même avion pour Barcelone où ils sont chacun attendus sur scène le soir même, dans deux clubs séparés.

Mais dans la salle d’embarquement, la haine recuite entre les deux rappeurs explose. A sept contre quatre, le clan Booba affronte celui de Kaaris, au milieu de passagers éberlués et de leurs smartphones. La boutique de duty free à proximité sert de réservoir à projectiles. Bilan: quelques blessés légers, plusieurs vols retardés et plus de 50.000 euros de préjudice. Aéroports de Paris, Air France et le propriétaire de la boutique ont porté plainte.

Selon la police et le procureur, la vidéosurveillance de l’aéroport montre que Booba a porté le premier coup. Mais en garde à vue, le rappeur a assuré avoir reçu un projectile alors qu’il tentait de « contourner » Kaaris. « Ensuite, c’est parti », a-t-il expliqué aux enquêteurs.

Kaaris a, lui, rapporté des insultes, qui le visaient lui, sa femme et sa fille et auraient précédé les coups.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus