Ibrahim Boubacar Keita rêve d’un Mali nouveau, d’un Mali réunifié, un Mali de tous les possibles, qui retrouve son rang en Afrique et dans le monde. Un Mali où le développement passera par le travail, l’apport de tous les maliens sans exclusion. C’est du reste, ce pari qui ressort de son discours lors de sa prestation de serment ce mardi 04 septembre 2018 devant la cour suprême au Palais de la Culture sis à Bamako. Pour réaliser ce pari, il préconise le New deal.
C’est fait, ça y est, c’est consommé! L’étape cruciale pour devenir officiellement président au Mali est passée ce deuxième jour de la semaine de la première semaine du neuvième mois de l’année. Et IBK2 fit en sa matinée le geste qui le consacre président. La formule est sacrée parce qu’elle confère une tache sacrée: « Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver le régime républicain, de respecter et faire respecter la Constitution et l’intégrité du territoire du Mali. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine». C’est après cette formule sublimissime que le président de la cour constitutionnelle a installé IBK réélu à 67,16% des voies au second tour de l’élection dans ses fonctions de président pour un second mandat de 05 ans. Il redevient par cet acte solennel, le premier des maliens parce que garant du respect de la constitution, de l’unité nationale.
Mais, conscient que cette tâche requiert la participation de tous, IBK2 a lancé dans son discours d’investiture un appel à bâtir la nation : « Bâtissons ce Mali nouveau où l’essentiel n’est pas ce que cette Nation accomplit pour chacun mais ce que tous, ensemble, dans l’unité et par le travail, nous faisons pour faire de ce pays, le plus beau pays et la plus grande Nation de la terre. ». C’est bien là un appel des maliens à la responsabilité. Il introduit ainsi subrepticement dans l’esprit des maliens qu’il n’y aura pas de miracle sous son second mandat comme d’ailleurs il n’y en a pas eu sous son premier mandat. Il prévient ainsi ceux qui s’illusionnent que l’ État soit le père providentiel qui règle tous les problèmes des populations sans leurs contributions.
Le travail est le mode de participation le plus élevé au processus de la production de la richesse dans un État. Mais pour rendre possible cette participation, il faut la paix et elle passe par l’unité des cœurs, la cohabitation pacifique, la collaboration, la mise en commun des différences, des compétences mais aussi l’intégration des différentes idées du monde. D’ailleurs, Hegel, philosophe allemand nous apprend dans son œuvre, La Raison dans l’histoire que: « le monde est idée ». Ainsi, éliminer une idée c’est empêcher un monde de se construire.
L’unité ne sera pas dans ce sens l’unanimisme mais la capacité à transcender les divergences de point de vue pour mettre l’intérêt supérieur de la nation au dessus de toutes ambitions partisanes. IBK2 semble cerner cet enjeu, du moins dans ses propos: « Oui, annonçons ce Mali uni, qui célèbre ses différences et avance serein, déterminé ».
Ce défi d’unité passe par le respect mutuel, le sens élevé de l’État, l’amour de la patrie, dira Machiavel, cette figure emblématique de la philosophie politique moderne. Et là dessus, IBK2 semble donner dans son discours un échos à ce grand penseur de la science politique moderne, lorsqu’il avance au point 3 de son programme pour son prochain quinquennat : « La restauration des valeurs sera l’un des principes cardinaux de notre action. Le respect d’autrui, le respect du bien public, le respect des lois et règles de la République, de l’autorité de l’État. C’est cela que nous devons retrouver. Le travail, la culture de l’effort, le dévouement, l’amour de la patrie, sont aussi des valeurs que nous aurons pour obligation de promouvoir dans nos familles, dans nos écoles, dans tous les lieux publics. »
IBK2 promet ainsi appliquer son programme de campagne et rappelle dans son discours d’investiture, les 7 points capitaux de cette feuille de route : il s’agit de : renforcer la cohésion nationale, lutter contre le terrorisme, restaurer les valeurs, réformer l’État, libérer l’initiative privée, lutter contre la pauvreté, promouvoir la jeunesse. Pour y parvenir il préconise dans son discours le New deal.
Mais qu’est ce que le New Deal?
Le New deal est une politique initiée en 1932 par Franklin Roosevelt, alors qu’il venait d’être élu président des USA. En effet, le New Deal se présentait comme une doctrine politique, une théorie pour lutter contre la crise économique qui sévissait depuis 1929. Elle consiste dans la forte intervention de l’État dans la vie politique, économique et sociale.
Ainsi, Keynésien avant la lettre, Roosevelt initiera une forte intervention de l’État pour relancer l’économie et l’emploi dans son pays: de nouvelles lois, une vigoureuse politique sociale, des investissements colossaux en matière de grands travaux (barrages, routes, ports…) et même d’usines (vallée du Tennessee…).
Il s’agissait d’un changement radical, comme son nom l’indique (New deal) c’est à dire d’une nouvelle donne dans tous les secteurs de la société américaine (économie, société, éducation). Il faut reconnaître toutefois que le fruit n’avait pas tenu toute la promesse des fleurs. En effet, cette nouvelle donne avait produit des résultats mais n’avait pas comblé toutes les attentes américaines surtout celle économique.
Au niveau théorique et politique toutefois, le New deal représentait une véritable révolution, une source de stimulation au progrès. C’est par cette révolution que IBK2 compte redonner à son pays sa place dans le concert des nations: « Soyons ce Mali de tous les possibles, qui retrouve son rang en Afrique pour défendre les idéaux des pères fondateurs de nos Républiques modernes. Soyons ce Mali qui guide le monde avec la sagesse de nos poètes, griots, philosophes, écrivains, avec son humanisme soudanais ! » a-t-il déclamé.
Le New deal peux être utile, pourvu que IBK2 tire leçon des points négatifs de cette donne et applique rien que ses points positifs.
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