Maroc – TGV: inauguration de la première ligne à grande vitesse en Afrique par Emmanuel Macron

Jeudi 29 septembre 2011, le président français Nicolas Sarkozy, aux côtés du roi Mohammed VI, était à Tanger pour inaugurer le lancement des travaux du futur TGV qui reliera Tanger à Casablanca via Rabat au Maroc, premier pays d’Afrique à se doter d’un train à grande vitesse. Sept ans après, son successeur Emmanuel Macron, se rendra en novembre au Maroc pour inaugurer cette ligne ferroviaire à grande vitesse Tanger-Casablanca avec le roi Mohammed VI.

En phase de pré-exploitation depuis le 19 juin dernier, de nombreuses entreprises ont participé à la construction de la seule ligne à grande vitesse en Afrique SNCF, Systra ou Corail.

Selon des sources citées sur le site confidentiel du Maghreb, cette visite du président français Emmanuel Macron est en cours de préparation au Maroc et en France et devrait avoir lieu en novembre.

Lors de cette visite, qui ne devrait pas dépasser 48 heures, la gestion des flux de migration sera également abordée. Le Maroc dans le détroit de Gibraltar et les frontières des deux enclaves espagnoles dans le nord du pays (Ceuta et Melilla).

Le TGV marocain, un caprice royal ?

Au départ estimé à 20 milliards de dirhams (1,8 milliard d’euros soit environ 1.176 milliards  francs CFA ), le coût du projet serait actuellement de 30 milliards. Le dépassement (15 %) serait notamment dû à l’immobilisation pendant deux ans du matériel roulant et à la sous-estimation du prix des expropriations. Pour faire face aux dépenses supplémentaire, l’ONCF a sollicité la garantie de l’État afin de lever successivement 3 puis 2 milliards de dirhams au cours des neuf derniers mois.

Si le Maroc avait fait le pari de construire la TGV la moins chère du monde, les réalités ont montré le contraire. Au total, l’État marocain a contribué à hauteur de 5,8 milliards de dirhams – comme annoncé au tout début du projet –, auxquels il faut ajouter 1 milliard mobilisé à travers le Fonds Hassan II pour le développement économique et social. L’État français, qui finance 51 % de l’investissement global, a lui fait un don de 75 millions d’euros. Tout le reste a été financé par des emprunts contractés auprès de différents fonds basés dans des pays arabes et dans l’Hexagone. L’ONCF se retrouvera donc avec une charge financière des plus lourdes à supporter dans les prochaines années.

Mais plusieurs voix se sont élevées depuis le lancement du projet en 2007 par le président français Nicolas Sarkozy et le lancement des travaux en 2011 en remettent en cause la pertinence et l’utilité du projet.

Ainsi, ce projet lancé à la surprise générale des marocains en octobre 2007 lors de la visite de Nicolas Sarkozy au Maroc, continue de susciter beaucoup de débat concernant son utilité, mais aussi sur son coût exorbitant. Plusieurs voix contestent l’utilité d’un projet trop cher dans un pays pauvre classé au 130e rang mondial selon l’Indice de Développement Humain (lors du lancement des travaux en 2011). Le projet a été attribué au constructeur français Alstom, sans appel d’offre, ni débat au Parlement.

« Le TGV marocain, à bien des égards, demeure une dépense de prestige, un luxe né de l’entente politique de Paris avec Rabat, perçue plus que jamais comme un vecteur de l’hégémonie française en Afrique du Nord et source de propagande pour le trône marocain » , a déclaré le site slateafrique.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus