RDC – Présidentielle de décembre: la menace Bemba complètement écartée ?

Condamné lundi 17 septembre 2018 par la Cour pénale internationale à une peine de douze mois de prison pour subornation de témoin, l’opposant congolais Jean Pierre Bemba perd ainsi son ultime chance de participer à la présidentielle de décembre prochain en RDC. Une situation qui pourrait faire pousser un ouf de soulagement au parti au pouvoir et principalement à Joseph Kabila.

Principal menace pour le chef de l’Etat actuel, Jean Pierre Bemba a déposé sa candidature pour devenir président de la RDC après son acquittement par la CPI, dans les geôles de laquelle il a passé une dizaine d’années. Malheureusement pour lui et ses partisans, son dossier a été rejeté par la CENI principalement à cause des accusations de subornation contre lui devant la CPI. En effet, selon la loi congolaise, toute personne ayant une condamnation pour corruption n’est pas éligible pour briguer un poste électif. Les autorités congolaises assimilant la subornation de témoin à un acte de corruption, pour elles donc Bemba, au vue de la loi, est d’office disqualifié de la course à la présidence.

Bemba avait toutefois encore un brin d’espoir si la Cour Pénale Internationale l’acquittait pour cette accusation de subornation. Mais cette fois, il n’aura pas cette chance – qui l’accompagnait dans le procès en appel dans le cadre des accusations pour crime de guerre et crime contre l’humanité – car lundi, les juges en ont décidé autrement et l’on condamné à une peine d’un an de prison. Il n’ira pas purger cette peine car la cour a décidé qu’il a déjà passé assez de temps en prison.

Le régime Kabila soulagé ?

Jean Pierre Bemba hors course définitivement ? Oui ! Sauf retournement de situation en RDC. De toutes les façons c’est une victoire pour le régime de Kabila qui était inquiet de la décision des juges. A 48 heures de cette décision, il a fait savoir ces inquiétudes en menaçant de retirer la RDC des pays membres de la CPI « en désespoir de cause ». Une façon de faire comprendre surement aux juges que si la CPI acquitte cette fois l’opposant, le pays réagirait vigoureusement.

Bemba est un adversaire de taille face à la coalition au pouvoir. Lors de la première présidentielle démocratique dans le pays en 2006, Bemba avait perdu face à Joseph Kabila au deuxième tour. La CPI, créée en 2002 pour réprimer en dernier ressort les crimes contre l’humanité, est menacée par certains pays occidentaux. Le 10 septembre dernier, les États-Unis ont menacé de sanctions les juges et procureurs de cette Cour s’ils s’en prenaient à des Américains, à Israël ou à d’autres alliés de Washington. Le régime de Donald Trump a qualifié cette Cour, basée à la Haye, d’« inefficace, irresponsable et dangereuse ».

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