Le président rwandais Paul Kagame a menacé les opposants amnistiés de les remettre en prison si ces derniers ne faisaient pas attention dans le ton de leurs propos. Après les mises en garde du président, l’opposition n’a pas tardé à réagir.
Libérée après avoir passé huit ans en prison, l’opposante Victoire Ingabire est la principale concernée par les menaces de Kagame. Elle avait, quelques heures après sa libération, déclaré à la presse internationale que sa libération était liée à des pressions internationales. Une affirmation qui n’a pas du tout plu au président qui l’a fait savoir à sa manière : « Si vous continuez sur ce ton », a-t-il lancé sans donner de nom, « vous allez vous retrouver de nouveau en prison ».
La réaction de l’opposition n’a pas tardé après ces paroles ; elle estime que ces propos du président révèlent son véritable visage. Pour Joseph Bukeye, membre des Forces démocratiques unifiées (FDU), Kagame ne tolère aucune critique. « Si madame Victoire Ingabire a enfreint quelconques lois, c’est à la justice, à eux de décider de l’envoyer en prison. Mais ce n’est pas au président de menacer de l’envoyer en prison. Cela dénote un manque de séparation des pouvoirs », a-t-il poursuivi.
«On vous libère de prison, mais la vérité d’expression n’est vraiment pas acceptée sous son régime. Je pense qu’il ne s’attendait pas qu’après huit ans de prison que Victoire Ingabire s’exprime. L’espace politique est fermé. Si vous osez aller au-delà des limites que j’ai mises en place, vous aurez des problèmes : ça, c’est le message »,
déplore René Mugenzi d’une organisation rwandaise des droits de l’homme. Des menaces d’autant plus dérangeante, ajoute Mugenzi, que le Rwanda est candidat au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dont le prochain sommet est prévu du 11 au 12 octobre à Erevan, en Arménie.
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