Algérie : éviction du président de l’Assemblée ou « coup d’Etat parlementaire » ?

Le bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN, la première chambre du parlement algérien) a annoncé mercredi la vacance du poste de président de l’APN. Ce geste controversé survenu après le refus du président de l’APN, Said Bouhadja, de démissionner a été qualifié de « coup d’Etat » par l’opposition, rapporte l’agence Anadolu.

Les membres du bureau de l’APN, qui appartiennent aux partis de la majorité pro-gouvernementale, se sont réunis mercredi sous la présidence El Hadj Laib, membre du Front de libération nationale (parti au pouvoir) et doyen des députés de l’APN, pour examiner la question de la vacance du poste de président. Anadolu a appris de sources parlementaires qu’à l’issue de la réunion, les députés du bureau ont déclaré le poste du président de l’APN « vacant », en raison d’une motion de censure signée par plus de 350 députés (sur 462 membres de l’Assemblée) et de l’impossibilité de légiférer dans de telles circonstances.

Le bureau a chargé la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l’APN d’ « élaborer un rapport constatant la vacance et de le soumettre en séance plénière à l’adoption de la majorité des députés », ont ajouté les mêmes sources. Selon l’article 10 du règlement intérieur de l’APN, « en cas de vacance de la présidence de l’APN par suite de démission, d’incapacité ou d’incompatibilité ou de décès, il est procédé à l’élection du président de l’Assemblée populaire nationale, dans un délai maximum de quinze (15) jours à compter de la déclaration de la vacance ».

L’APN est paralysée depuis plus de trois semaines par une crise entre les députés de la majorité qui exigent le départ du président pour « mauvaise gestion » et le président de l’APN qui refuse de démissionner. Lundi, le FLN a annoncé qu’il avait levé la couverture politique à Bouhadja et l’avait renvoyé à la Commission de discipline. Mardi, Bouhadja a renouvelé son refus de démissionner et déclaré aux médias locaux que la démarche des députés pro-gouvernementaux était « illégale et constituait une attaque flagrante contre une institution constitutionnelle ». La Constitution, ainsi que les lois internes du Parlement, ne permettent pas de changer de président, sauf en cas de décès, d’incapacité ou de démission.

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