Assemblée générale de l’ONU: Donald Trump seul contre tous, Vladimir Poutine absent

Au cours de la 73ème Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU-26/27 septembre) où les demandes de réformes ont été exprimées de vives voies, les dirigeants ont soutenu le « système multilatéral » au détriment du président américain Donald Trump qui rejette le système multinational mondial.

De la Syrie à l’Iran, en passant par l’accord sur le nucléaire iranien, au centre des préoccupations de l’administration Trump, mais aussi par le changement climatique et les demandes de réformes, de nombreux conflits internationaux étaient, cette année encore, à l’ordre du jour de l’Assemblée générale de l’ONU réunissant quelques 193 Etats membres. Pourtant le « système multilatéral » ainsi que la protection et le maintien de la coopération internationale ont été les principaux sujets qui ont marqué l’ordre du jour de l’Assemblée.

L’impossibilité pour les Etats membres d’atteindre un consensus significatif à propos des thèmes au programme des relations internationales s’est néanmoins reflétée au sein de l’Assemblée générale dans un contexte où la distance entre l’administration américaine et les autres pays du système mondial s’accentue davantage.

Le Président Erdogan réitère l’appel à la réforme du Conseil de Sécurité

Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, qui a réitéré à chaque assemblée la nécessité de réformer, a cette année encore accordé dans son discours une place importante aux réformes.

Soulignant la défaillance de l’ONU dans l’exercice de ses fonctions internationales, le président Erdogan a invité le Conseil de sécurité des Nations Unies à réformer l’institution incapable de prendre part aux côtés des opprimés.

Par ailleurs, la devise du président Erdogan « le monde est plus grand que cinq » ainsi que son post « L’ONU doit devenir source de justice et non de persécution. La Turquie fait tout en son possible pour un monde plus équitable », relayés via son compte Twitter avec le hashtag «#WorldIsBiggerThan5 » ont fait l’objet des Trend Topic (TT) au niveau international.

Trump prône la souveraineté des États-Unis

Dans un contexte diplomatique où la coopération mondiale au XXI ème siècle est passée au crible, le discours de Trump qui n’a pas manqué de souligner, une fois encore, la souveraineté des Etats-Unis, n’a pas été chaleureusement accueilli par les dirigeants présents à l’Assemblée.

Alors que le discours du président américain qui déclarait « qu’en moins de deux ans, mon administration a accompli plus que n’importe quelle administration dans l’histoire de notre pays » a provoqué des rires au sein de l’auditoire, ses allégations concernant l’intervention de la Chine aux élections de novembre prochain ont suscité l’attention.

L’Iran, nouvelle cible de Donald Trump

Cette année, l’Iran est devenu la nouvelle cible de Trump qui s’en était pris, l’an dernier, au leader de la Corée du Nord qu’il avait qualifié de « Rocket Man » et menacé de détruire. En outre, la 73ème Assemblée générale a été le théâtre des menaces et des accusations mutuelles de Trump et du président iranien Hassan Rohani.

Lors de la seconde journée de l’Assemblée générale, présidé par Trump pour la première fois, le président américain a défendu le retrait de l’Iran du nucléaire l’accusant de causer « la violence, le terrorisme et la destruction au Moyen-Orient ».

Réponse sévère de l’Iran aux États-Unis

Quant au discours très attendu du président iranien Rohani, ce dernier a qualifié « d’absurde » la position de Donald Trump. D’un autre côté, le discours du président français Emmanuel Macron qui a critiqué la vision de la politique étrangère de Trump et qui a mis l’accent sur la préservation du « système multilatéral » a été très apprécié.

Considéré comme l’un des plus puissants défenseurs du système multinational, Macron a affirmé qu’il était inacceptable que ce système soit « érodé ». Ce dernier a également abordé l’Accord sur le climat de Paris ainsi que l’Accord sur le nucléaire iranien.

Critiques d’Abbas, remerciements de Netenyahou

Les discours du président Palestinien, Mahmoud Abbas, ainsi que celui du premier ministre israélien, Benyamin Netenyahou, qui figuraient tout deux parmi les dirigeants éminents de l’Assemblée générale, ont également suscité l’attention en ce qu’ils révélaient une opinion diamétralement opposée. Alors qu’Abbas a proliféré de sévères critiques contre l’administration Trump, Netanyahou a, au contraire, fait un éloge de cette dernière.

En effet, le leader palestinien a affirmé que les décisions des États-Unis telles que la reconnaissance de Jérusalem en tant que « capitale d’Israël » et la réduction des aides attribuées aux Palestiniens sont susceptibles de « saper les solutions bilatérales ». Il a, en outre, affirmé que Jérusalem n’est pas à vendre et que les droits du peuple palestinien ne peuvent faite l’objet de négociations.

Quant à Netanyahou, ce dernier a remercié Trump et la représentante américaine à l’ONU, Nikki Haley, tous deux puissants défenseurs d’Israël, pour leur soutien envers son pays.

L’Allemagne souhaite également des réformes

L’Allemagne qui figure parmi les pays qui insistent sur la nécessité des réformes à l’ONU, veut spécifiquement réformer le Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Conseil de sécurité, principal organe décisionnel de l’ONU, compte quinze membres dont cinq permanents. Les membres permanents que sont les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et la Grande-Bretagne peuvent opposer leur veto aux décisions.

Figurant parmi les principaux contributeurs au budget de l’ONU, l’Allemagne exprime souvent sa demande d’adhésion au Conseil de sécurité en tant que membre permanent. D’autre part, la déclaration du président du Conseil de l’Union européenne, Donald Tusk, qui avait affirmé que « l’UE soutient vigoureusement les efforts actuellement déployés pour faire face aux réformes des Nations Unies », à révélé la nécessaire réforme des Nations Unies qui constituent l’épine dorsale du système multinational.

Une autre personnalité qui a attiré l’attention et provoqué le sourire pendant la semaine diplomatique de haut niveau a été la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, qui a assisté à l’Assemblée générale des Nations Unies en compagnie de son nourrisson de trois mois. Ardern, première femme leader mondial à apporter un bébé à l’Assemblée générale de New-York, a reçu une grande salve d’applaudissements pour son discours traitant de l’égalité des sexes et des accusations de harcèlement sexuel tout en faisant référence au mouvement « MeToo » soutenu aux quatre coins du monde.

Les autres événements marquants de cette 73ème Assemblée générale

L’un des noms les plus acclamés de l’Assemblée générale des Nations Unies était, quant à elle, la ministre autrichienne des affaires étrangères, Karin Kneissl, qui a entamé son discours à l’Assemblée générale en langue arabe et a poursuivi en français, en espagnol et en anglais.

Le plus ancien chef de file de la 73 ème Assemblée générale des Nations Unies, était le premier ministre malaisien âgé de 93 ans, Mahathir Muhammad.

Le président de l’Equateur, Lenin Moreno, est arrivé sur le podium en fauteuil roulant, attirant l’attention sur l’éradication des obstacles pour les handicapés et la protection de leurs droits.

Enfin, le Président russe, Vladimir Poutine, le Président chinois, Xi Jinping, et la chancelière allemande, Angela Merkel, n’ont pas assisté au sommet cette année.

Malgré toutes les réactions et les appels de la communauté internationale, la dirigeante du Myanmar, Aung San Suu Kyi, qui maintient son silence face aux crimes d’humanité commis contre les musulmans de l’Arakan, n’a pas participé au sommet tout comme ce fût le cas l’an dernier.

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