Bénin – Condamnation de Korogoné: Fred Houénou s’indigne et appelle à une nouvelle République

Le Président du Rassemblement pour une Alternative Progressiste
‘’RAP’’, Fred Houénou est indigné de l’allure que prend la gouvernance du Bénin après 20 ans de processus démocratique. Dans une lettre ouverte adressée à la Nation, il s’indigne contre la condamnation de Korogoné et la prise en otage du pays par des riches et demande au peuple béninois d’œuvrer à une nouvelle république.

C’est à travers une lettre ouverte adressée à la nation béninoise que le Président du Rassemblement pour une Alternative Progressiste ‘’RAP’’ exprime son désespoir face à ce que devient le Bénin après plus d’une vingtaine d’expérience démocratique.

Dans sa lettre, Fred Houénou estime que c’est une infamie de constater qu’après le parcours qui est le nôtre en matière de pratique démocratique, qu’un jeune soit jeter en prison pour avoir user de son droit à la parole. Il s’est interrogé sur le devenir du Bénin qui semble être désormais la propriété des riches qui ne sont jamais rassasiés et qui écrasent le peuple sous le règne de l’argent.

« Quel genre de pays sommes-nous devenus au bout de vingt huit années de
renouveau démocratique ? Un pays laissé aux mains de riches jamais rassasiés.
Quelles valeurs gouvernent notre pays ? Nous nous étouffons sous le règne de
l’argent qui nous dicte toutes nos extravagances, tous nos abus et toutes nos faiblesses. Il nous gouverne avec sa conception absurde que les intérêts individuels doivent prévaloir sur ceux de la cité. C’est ce règne absolu de l’argent qui détruit ce grand acte de confiance que nous appelons la république. » peut-on lire dans cette lettre ouverte.

Pour Fred Houénou, il est vraiment temps de changer le cap pour le pays, en mettant fin à la monarchie et en libérant le pouvoir qui appartient au peuple. A le croire, le salut est dans la rédaction d’une nouvelle constitution sous la conduite du peuple souverain. Une nouvelle constitution qui définisse de nouvelles institutions, de nouveaux droits et devoirs.

« Le salut c’est d’en finir avec la monarchie présidentielle et de redonner tout le
pouvoir au peuple. Il nous faut donc changer le cadre fondamental dans lequel le Bénin vit. J’en appelle donc à une nouvelle république. Depuis toujours le peuple a été tenu à l’écart de la gouvernance du pays. Tout au plus a-t-il le droit de voter une fois tous les cinq ou quatre ans sans possibilité d’intervenir par la suite. Il faut désormais laisser s’exprimer la souveraineté populaire à travers la définition par les citoyens eux-mêmes des règles de notre fonctionnement politique. » indique t-il dans sa lettre adressée à la nation. Lire ci-dessous l’intégralité de la lettre de fred Houénou.

Lettre ouverte de Fred Houénou à la Nation:

Cotonou le 05 / 10 /2018
Fred Adriano HOUENOU,
Président du Rassemblement pour une Alternative Progressiste
‘’RAP’’ Siège : Godomey Atrokpocodji 04BP 31 Cotonou

Message à la Nation béninoise
Une nouvelle république s’impose !

Béninoises et béninois
Chers compatriotes
Quelle infamie, quand des jeunes sont destinés à la prison pour avoir usé de leur droit à la parole !
Quel genre de pays sommes-nous devenus au bout de vingt huit années de renouveau démocratique ? Un pays laissé aux mains de riches jamais rassasiés. Quelles valeurs gouvernent notre pays ? Nous nous étouffons sous le règne de l’argent qui nous dicte toutes nos extravagances, tous nos abus et toutes nos faiblesses. Il nous gouverne avec sa conception absurde que les intérêts individuels doivent prévaloir
sur ceux de la cité.

C’est ce règne absolu de l’argent qui détruit ce grand acte de confiance
que nous appelons la république. Et il est maintenant grand temps de réparer les dégâts de
cette sombre époque que nous vivons.

Le salut c’est d’en finir avec la monarchie présidentielle et de redonner tout le
pouvoir au peuple. Il nous faut donc changer le cadre fondamental dans lequel le Bénin
vit. J’en appelle donc à une nouvelle république. Depuis toujours le peuple a été tenu à
l’écart de la gouvernance du pays. Tout au plus a-t-il le droit de voter une fois tous les cinq
ou quatre ans sans possibilité d’intervenir par la suite. Il faut désormais laisser s’exprimer
la souveraineté populaire à travers la définition par les citoyens eux-mêmes des règles de
notre fonctionnement politique.

Je suggère à cette étape que le Bénin se dote d’une nouvelle constitution rédigée sous
le contrôle des citoyens et qui définit de nouvelles institutions, de nouveaux droits, devoirs
et libertés. Dans cette perspective, je propose les mesures suivantes pour y être intégrées :

1- L’âge minimum pour être candidat aux élections présidentielles à 35 ans

2- Le droit de révoquer le président de la république en cous de mandat par un
référendum sur la demande d’au moins un tiers du corps électoral

3- Faire désigner par les différentes catégories socio professionnelles et
confessionnelles des représentants pour siéger à l’Assemblée Nationale en tant que députés

4- Faire désigner le conseil supérieur de la magistrature par l’Assemblée Nationale et
le placer sous l’autorité de cette dernière

5- Supprimer la haute cour de justice et soumettre les membres du gouvernement à la
justice ordinaire

6- Remplacer la HAAC par la Haute Autorité des médias et la placer sous contrôle de l’Assemblée Nationale

7- Soumettre l’utilisation des ressources nationales au peuple en plaçant le trésor
public sous l’autorité de l’Assemblée Nationale

8- Imposer l’égalité de conditions entre les femmes et les hommes dans les institutions
politiques, administratives et économiques

9- Imposer la jeunesse au service de l’intérêt général

10- Imposer la consommation des produits locaux dans l’administration et les institutions de la république.

Mes chers tous, ces différentes propositions ne sont point exhaustives, elles visent
simplement à redonner le Bénin au béninois, en faisant de chaque béninoise et de chaque
béninois le copropriétaire et le co-gestionnaire de la Nation. Ensemble nous pourrons
certainement réussir à vaincre la fatalité. Faisons juste preuve d’audace et de lucidité.
Vive la nouvelle république

Je vous remercie