Bénin: impayés depuis plus de 2 ans, les jeunes « spoliés » de cos-lépi adressent une lettre ouverte à Wadagni

Les jeunes recrutés par le conseil d’orientation et de supervision de la liste électorale informatisée (cos lépi) dans le cadre de l’actualisation du fichier électoral en vue de l’élection de 2016 ont saisi le ministre Wadagni sur leur situation.

C’est à travers une lettre ouverte en date du Lundi 15 Octobre 2018 à Porto Novo que ces ex-agents d’actualisation du cos lépi, regroupés dans le creuset « les jeunes spoliés du cos lépi », ont saisi l’argentier national, le ministre Romuald Wadagni. C’est en sa double qualité de ministre des finances et de jeune ministre que les jeunes ont pris l’initiative de lui adresser ladite correspondance; précise la lettre ouverte.

L’objectif de la lettre ouverte selon ses expéditeurs est de toucher la sensibilité de l’argentier national qui a hérité ce dossier afin qu’il s’y penche, eu égard à la souffrance de la jeunesse béninoise qui peine à survivre dans une république qui fait peu cas de leur existence.

« Soyez donc davantage sensible aux peines de vos compatriotes. Il y a toujours un honneur, une fierté et une grâce que l’on en tire. 
Les jeunes qui se sont péniblement battus corps et âme en 2015 et en 2016 pour les actualisations passées de la LEPI, qui se sont endettés, car victimes d’intempéries diverses sur le terrain, souffrent et attendent impatiemment d’être payés. Tournez votre regard vers eux. » pouvait-on lire dans la lettre ouverte ci-dessous présentée.

Lettre ouverte des jeunes spoliés du cos lépi:

Porto-Novo, le 15 octobre 2018

Objet: Jeunes spoliés du COS LEPI

Monsieur le Ministre,
J’aurais bien voulu avoir l’amabilité de solliciter une audience auprès de votre haute personnalité à l’effet de vous soumettre cette doléance au nom de plusieurs centaines de jeunes béninois de plus en plus désemparés et déboussolés.

Mais imaginant votre agenda combien chargé, j’ai dû me résoudre à l’envoi d’une lettre ouverte que j’espère, vous parviendra.

Je me plais, tout d’abord, selon le bel usage consacré dans toutes les civilisations, et par lequel s’exprime toute éducation, à vous saluer avec une profonde déférence:  » Il n’est pas nécessaire, parce que vous êtes duc, que je vous estime, a écrit Blaise Pascal ; mais il est nécessaire que je vous salue. »

Monsieur le Ministre, C’est une double raison qui a conduit à l’envoi de cette correspondance : la responsabilité de la fonction que vous exercez et ensuite la jeunesse que vous incarnez.

Monsieur le Ministre, il me paraît judicieux, voire impérieux de vous rappeler succinctement vos propos tenus à l’Assemblée Nationale en rapport aux dettes du COS LEPI dans le cadre de l’actualisation de la LEPI en 2016 sans bien évidemment m’écarter de leur esprit, car les lettres ne s’y conformeront certainement pas.

Vous disiez devant les Représentants de la Nation que les crédits destinés au paiement des dettes du COS LEPI étaient disponibles et devraient sans délai être versés à l’institution. J’ose croire que vous étiez et demeurez en l’espèce sincère.

La fonction d’argentier à vous confiée est si importante que, nonobstant les pratiques du temps passé qui ne doivent nullement nous rattraper, la rupture m’obligerait, vous vous devez d’honorer votre engagement, car le seul fait de l’assumer vous impose non seulement une obligation de résultat, mais aussi et surtout une dignité à conserver d’autant plus que toute parole est sacrée et davantage, celle du Chef.

Monsieur le Ministre de L’Economie et des Finances, peuple affamé, n’a point de développement.
Jeunesse affamée, n’a point d’espoir.

Comment jeter un regard sur les peines de ces nombreux jeunes qui, durant des mois, se sont sacrifiés pour participer avec fierté aux côtés d’honorables députés à une tâche si hautement républicaine, sans se rappeler que depuis plus de deux (02) ans, ils n’ont pas été payés ?

La destinée des jeunes dépend de la façon dont ils se nourrissent. Payez les jeunes spoliés du COS LEPI 2016 aux fins qu’ils se nourrissent pour une meilleure destinée, leur épanouissement ne serait-ce circonstanciel et pour leur redonner l’espoir d’un bien-être. Ce serait déjà le reflet d’un Bénin sans nul doute à révéler.

Nous avons voulu sortir des ornières du passé pour bâtir un avenir radieux à travers l’alternance au pouvoir en 2016. Mais, je tiens à vous souffler que les attentes sont loin d’être comblées. Et si ces détails que constituent les dettes des jeunes agents du COS LEPI doivent s’y ajouter, permettez-moi Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances de me préoccuper davantage et à travers moi, de nombreux concitoyens.

Monsieur le Ministre, pourriez-vous vous résoudre d’être de la génération de gouvernants préoccupés par le sort du peuple et par conséquent, de l’ensemble des jeunes ou devrons-nous en attendre un autre? C’est une question-doléance.

Soyez donc davantage sensible aux peines de vos compatriotes. Il y a toujours un honneur, une fierté et une grâce que l’on en tire.
Les jeunes qui se sont péniblement battus corps et âme en 2015 et en 2016 pour les actualisations passées de la LEPI, qui se sont endettés, car victimes d’intempéries diverses sur le terrain, souffrent et attendent impatiemment d’être payés.

Tournez votre regard vers eux.
Les membres du COS LEPI chargés de l’actualisation de la liste actuellement en cours, avec à leur tête, le député Janvier YAHOUEDEOU attendent aussi votre arbitrage. Sifflez donc la fin de cette récréation et subséquemment la fin des peines de plusieurs jeunes et Dieu seul sait, le début de la réalisation de plusieurs projets de jeunes en attente.

La jeunesse ne doit nullement être abandonnée à son sort et plongée dans un désespoir sans fin.
La justice sociale pour laquelle Patrice Talon à été élue doit être équitable et s’étendre davantage aux couches les plus vulnérables, dont la jeunesse qui ne cherche aujourd’hui qu’à survivre.

En redisant de ne point étouffer, ni tuer l’espoir en vous placé par les béninois et comptant sur votre volonté à honorer les dettes du COS LEPI tel que déclaré à l’Assemblée Nationale, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances, l’hommage de mon profond respect.

Comlan Anselme GNONLONFOUN

 

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