Bénin: l’artiste Edou tacle le BUBEDRA et appelle à des actions concrètes

Le Bureau Béninois du Droit d’Auteur et des Droits voisins (BUBEDRA) semble ne plus combler les attentes des artistes. Etant une structure du Ministère de la Culture dont le rôle principal est de garantir et de protéger les droits d’auteurs, elle manque visiblement à son devoir selon l’artiste béninois Edou. Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook ce samedi 06 octobre 2018, l’artiste exprime son indignation face à la situation.

De plus en plus, des artistes béninois au soir de leur carrière se retrouvent dans une précarité surprenante. Ces derniers, généralement démunis, n’arrivent souvent pas à se prendre en charge, surtout en cas de maladie grave et passe de vie à trépas. Selon l’artiste Edou, c’est une situation qui ne devrait normalement pas arriver si le BUBEDRA jouait pleinement son rôle.

« A l’heure actuelle nous allons à la dérive, l’heure est grave. Le BUBEDRA est chargé de distribuer les œuvres, de collecter les droits d’auteur, indirects et voisins. Tout ceci représente en quelque sorte notre salaire qui devrait nous permettre d’avoir un plan retraite. Quand les artistes ne touchent pas ses droits, comment voulez vous qu’ils puissent assurer leur retraite »

Edou

Il explique que ces droits d’auteur pour le compte des artistes sont collectés auprès des restaurants, bars, boutiques et autres structures exploitant les œuvres artistiques. Mais lorsque les artistes décident d’aller récupérer ce qui leur revient de droit de la part du BUBEDRA, ce sont des miettes qu’ils reçoivent. « Vous allez par exemple prendre votre droit, on vous dit banalement que vous avez 25 fcfa qui est là. On vous dit : c’est ce qu’on a reçu. Et pourtant, ils disposent d’un calendrier sur lequel le décompte est fait », a-t-il déploré. Pour illustration, il évoque le cas d’un groupe d’artiste qui a été surpris de recevoir 15 mille Fcfa comme droit d’auteur après des années de travail.

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Pour se défendre, le BUBEDRA évoque souvent ses difficultés à récolter les droits auprès des structures visées par les textes. Mais pour Edou, il s’agit d’un alibi qui ne justifie nullement la gravité de la situation. « On nous dit que les gens ne payent pas. Dans ce cas, à qui la faute? Quand on vous dit que le BUBEDRA est le bureau des droits d’auteur, il est chargé de vous représenter et de tout faire. Si le BUBEDRA a des difficultés pour percevoir les droits, ce n’est pas aux artistes de régler ça. Il est une institution étatique qui doit se donner les moyens pour accomplir sa mission », a-t-il fait savoir.

Face à la situation qu’il juge de « grave », l’artiste invite les autorités, en l’occurrence le Ministre Oswald Homeky, à prendre ses responsabilités. « Parce que les choses ne peuvent pas continuer ainsi. Depuis des décennies, les choses sont comme ça, les artistes subissent et après, lorsqu’il y en a un qui se retrouve dans une situation sanitaire dégradée, c’est en ce moment que tout le monde court dans tous les sens », déplore t-il.

Il faut arrêter la saignée, Edou vient ainsi de donner le signal. Il invite les autres artistes à se mettre dans la même logique afin que les droits des artistes leur soient restitués

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