Bénin – lutte contre la corruption: Gilbert Togbonon et Martin Assogba se donnent la main

Accompagné d’une forte délégation, le Procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) s’est rendu lundi dernier au siège de l’ONG Alcrer. Une visite de courtoisie qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée d’échanges des animateurs de la nouvelle cour avec les acteurs de la société civile œuvrant dans le domaine de la lutte contre la corruption au Bénin.

Le Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), Gilbert Togbonon et le Directeur exécutif de l’ONG Alcrer se donnent la main pour une lutte efficace contre la corruption et l’impunité au Bénin. C’est du moins ce qu’il convient de retenir de la visite effectuée par une délégation de la nouvelle cour conduite par Gilbert Togbonon dans les locaux de l’Alcrer. Cette démarche vise d’une part, à présenter les missions de la juridiction et, d’autre part, solliciter le soutien et l’accompagnement de l’ONG Alcrer pour l’atteinte des objectifs à lui assignés. Très séduit par cette initiative, le Directeur Exécutif de l’ONG Alcrer a salué l’avènement de cette nouvelle Cour qui, d’ailleurs, était depuis plusieurs années, le souhait des acteurs de la société civile afin d’éradiquer le fléau de la corruption qui  gangrène l’administration béninoise. A l’en croire, toutes les études et classements ont montré  que la corruption était désormais banalisée et tolérée au Bénin. «Il fallait une telle juridiction pour faire reculer ce fléau qui gangrène notre économie depuis des années et compromet dangereusement l’avenir des prochaines générations », a-t-il laissé entendre.

A cette occasion, le Deuxième substitut du Procureur spécial, Edwige Tangni Akloua a fait un exposé sur la Loi n°2018-13 portant création de la Criet. Un accent particulier a été mis sur la composition de cette nouvelle juridiction. Elle est composée, entre autres, d’une commission d’instruction, d’une chambre de la liberté et de la détention et d’une greffe. «Dans tous les organes de la Criet, c’est la collégialité. C’est une véritable garantie pour réduire les erreurs judiciaires», a-t-elle souligné.

Prenant la parole, le Procureur spécial Gilbert Togbonon a rassuré de ce que la Criet n’est orientée contre personne. Mieux, il a précisé que l’absence d’un double degré de juridiction est un choix du législateur invitant ainsi les acteurs de la société civile à faire confiance à cette nouvelle cour pour une gestion rationnelle des ressources publiques. Et puisque l’autre objectif de cette démarche est de solliciter le soutien de l’Alcrer pour la réussite de sa mission, Gilbert Togbonon n’a pas manqué d’inviter les responsables de cette organisation à saisir directement la Criet des faits qui portent atteinte à l’ordre public économique. «Pour que les luttes de l’ONG Alcrer aient une suite, il faut que la Criet existe. Nous invitons la Société civile à réunir les preuves et à nous informer pour la suite», a-t-il insisté. Il a également rappelé que l’article 11 de la loi portant création de la juridiction offre à l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC) la possibilité de se constituer partie civile dans les affaires relatives à la corruption. Aussi, l’article 2 du Code de procédure pénale reconnaît à toute organisation de la Société civile légalement constituée et ayant pour objet la lutte contre la corruption, la faculté de se constituer partie civile dans toute affaire portant sur des faits de corruption.

Tout en exhortant le Procureur Gilbert Togbonon et ses pairs à faire preuve de professionnalisme et d’impartialité dans l’accomplissement de leur mission, Martin Assogba les a rassurés du soutien de l’ONG Alcrer pour une lutte efficace contre la corruption et l’impunité pour le bonheur des Béninois.

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