Bénin – Présidentielle de 2016 : deux ans après, Sébastien Ajavon n’en démord pas…

Invité Afrique de de Rfi ce 18 octobre 2018, Sébastien Ajavon a expliqué son absence, ce jour, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) dans l’affaire dite de « 18kg de cocaïne ». Dans son intervention, Sébastien Ajavon a semblé remettre en cause, encore une fois, les résultats issus du premier tour de la présidentielle de mars 2016.

Déclaré troisième du scrutin présidentiel du 06 mars 2016 avec environ 23% des suffrages exprimés, Sébastien Ajavon a attendu ses déboires avec le président élu Patrice Talon, fin 2016, pour, semble-t-il, remettre en cause les résultats provisoires du scrutin proclamés par la Commission électorale nationale autonome (Céna) et confirmés par la Cour Constitutionnelle, alors présidée par le Professeur Théodore Holo.

En effet, interpellé le 28 octobre 2016 par la Gendarmerie nationale (devenue Police Républicaine) dans une affaire dite de trafic de cocaïne, Sébastien Ajavon a été relaxé le 04 novembre 2016 par la justice béninoise au bénéfice du doute. Après un long silence suite à cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encres et de salives aussi bien au plan national qu’international, Sébastien Ajavon, à l’occasion de sa première sortie médiatique le 15 avril 2017 disait ceci :

« On était aux élections…, j’étais troisième ou deuxième ex aequo, je n’ai pas contesté parce qu’il y avait des éléments pour contester. Mais ce n’était pas nécessaire (…) Malgré toute les pressions, nous avons décidé en notre arme et conscience d’apporter notre soutien à Patrice Talon ».

Le 24 mars 2018, lors du Congrès du parti « Union sociale libérale » dont il est le président d’honneur, Sébastien Ajavon, s’adressant aux militants du parti, a réitéré ses propos : « Lors des élections présidentielles de 2016 (…), j’ai été déclaré troisième et non qualifié pour le second tour. J’avais la possibilité de contester, par les voies légales, les résultats tels que proclamés par la Cour constitutionnelle, ayant à l’appui des éléments de preuves solides et irréfutables et de sérieux espoir d’avoir gain de cause… Au nom de l’intérêt national, j’ai renoncé à mes droits, à vos droits… ».

Des propos, qui, selon plusieurs observateurs, non seulement, traduisent le manque d’expérience politique de l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, mais aussi et surtout, portent les germes de graves atteintes à la crédibilité des institutions de la République du Bénin, notamment la Cour Constitutionnelle. Mais l’homme n’en démord pas. Sur les ondes de la radio mondiale, Rfi, ce 18 octobre 2018, Sébastien Ajavon a, de nouveau, clamé sa victoire du premier tour du scrutin du 06 mars 2016.

« Si on devrait parler de voix non validées, j’étais bien en avance sur les deux candidats (Lionel Zinsou et Patrice Talon – ndlr). Mais j’ai accepté accompagner le président Patrice Talon pour aider ma Nation. Mais, puisque la Cour constitutionnelle avait décidé de me mettre en troisième position avec 23% pendant qu’on donnait 24% à monsieur Talon, il fallait que je puisse aller d’un côté et j’ai choisi aller du côté de Patrice Talon », a-t-il déclaré.

Si pour certains, cette déclaration de Sébastien Ajavon est de trop,pour d’autres, mis en difficulté par le régime qu’il a fait élire, l’homme, aujourd’hui plongé dans un très lourd regret, n’a plus autre choix que de ruminer une victoire qui lui aurait été volée avec son propre consentement.

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