Bénin – Prolifération des « initiatives »: la télécommande se trouverait-elle aux USA?

Réunie le 08 septembre 2018 dans la cité des Sinabooko, la jeunesse militante du Nord a fait des déclarations jugées ethnocentriques et régionalistes. Suite à cette malheureuse sortie, le porte parole de cette initiative a été poursuivi puis condamné parce que selon certains, soupçonné d’être une marionnette au service d’une télécommande.

Interpellé le Jeudi 27 Septembre 2018, le sieur Sabi Sira Korogoné, porte parole d’une initiative dite de « Nikki » a été condamné pour ses propos tenus lors de la sortie politique d’un groupe de jeunes ; ou du moins pour diffusion sur les réseaux sociaux desdits propos qualifiés de « faits d’incitation à la haine et à la violence, incitation à la rébellion, injures avec motivation raciale ».

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Le procès tenu ce Mardi 2 Octobre 2018 au tribunal de première instance de première classe de Cotonou a conduit à la condamnation du porte parole de cette initiative à 12 mois de prison ferme et au payement d’une amende de trois Millions de FCFA. Une décision de justice qui suscite des commentaires de toute sorte.

Initiative de Nikki, un projet télécommandé?

Depuis la condamnation ce mardi 2 Octobre 2018 du porte parole de l’initiative de Nikki, le sieur Sabi Sira Korogoné, des voix s’élèvent pour affirmer que la justice a été conduite à cette condamnation parce que le condamné est soupçonné agir sous l’impulsion d’une télécommande. Faut-il le rappeler, l’organisation de l’initiative de Nikki est intervenue à quelques nuances près à la même période que l’entretien accordé au béninois vivant au USA par Komi Koutché, l’ex-argentier national sous le président Yayi Boni. Un entretien au cours duquel il a affirmé être désormais prêt pour mener la lutte politique afin de libérer l’actuel chef de l’Etat pris en otage par des acteurs politiques « bras cassés » qui utilisent des armes non conventionnelles pour combattre un adversaire politique.

« Il est plus qu’un devoir civique de résister pour aider le président lui-même à ne pas totalement s’enliser dans la spirale politique dans laquelle il s’enfonce. Il faut tout faire pour retrouver le label que représente  le Bénin. Il faut résister pour sauver la jeunesse en proie au chômage et au sous-emploi.... » avait-il affirmé en précisant qu’il est prêt pour s’engager dans la lutte politique.

Un entretien face aux béninois de la diaspora vivant aux USA qui coïncide avec l’initiative des jeunes des 33 Communes du Nord. Une coïncidence qui selon certains dires aurait attiré l’attention des autorités du pays qui auraient sans doute établi des liens de parenté entre l’initiative de Nikki et l’entretien des USA. Toute chose qui font dire à certains, l’initiative de Nikki serait commanditée par une télécommande se trouvant aux Etats Unis.

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Il est vrai que depuis les regrettables affaires d’empoisonnement et de coup d’Etat, avec la guerre fratricide engendrée par ces deux affaires, toute manifestation dans le pays est toujours commanditée par une main invisible selon les acteurs politiques. Cette spirale infernale qui a commencé par l’ancien chef d’Etat, le président Yayi Boni qui trouvait dans la grève des travailleurs et dans les manifestations des organisateurs du « Mercredi rouge », la main invisible de son ancien ami devenu son ennemi juré, se poursuit malheureusement avec le régime actuel qui trouverait déjà en son ex-partenaire politique, Sébastien Ajavon, celui qui travaillerait à déstabiliser son régime et ensuite Komi Koutché qui serait entrain de financer les jeunes pour des manifestations de terrains. C’est du moins le sens que bon nombre de concitoyens ont donné au procès ayant conduit à la condamnation de Korogoné.

L’appel de Yayi Boni pour une attention plus accrue à l’endroit de la jeunesse béninoise

« …Croire à une main invisible des politiques dans cette grogne de la jeunesse ne peut que relever d’une irresponsabilité. », telle est en substance le contenu de la lettre rendue publique ce mardi 2 Octobre 2018 par le président d’honneur du parti des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE). Une lettre dont l’objet fondamental est de nier la rumeur qui fait état de ce que les initiatives de jeunes qui fusent un peu partout sur le territoire national seraient commanditées par des opposants au régime du président Patrice Talon.

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Si la lettre du président Yayi Boni a l’avantage d’attirer l’attention des dirigeants actuels sur la gravité de ce qui se dessine au niveau de la jeunesse du pays, elle vise également sans doute le but de nier cette rumeur qui fait croire à une main politique ou à une télécommande qui actionnerait ces mouvements. Mais aussi, et dans un autre registre, Boni Yayi se serait vu obliger de sortir de ses gonds pour tenter de faire taire les rumeurs ou pour tenter de montrer que parfois, il y a de fumée sans feu.

Dans l’un ou l’autre cas, l’état de dégénérescence de la chose politique depuis 2006 fait que les acteurs politiques, toute tendance confondue ont non seulement perdu la confiance de leur peuple mais mieux, entre eux, le capital de confiance est rompu et les suspicions ont fait le lit dans les rapports politiques. Et tout compte fait, aucune nation soucieuse de son devenir ne peut mettre de côté sa jeunesse. Les récriminations de plus en plus assourdissantes d’une jeunesse désabusée, abandonnée, humiliée dans ce qui fait son humanité doit davantage faire échos dans la conscience collective afin que la gouvernance du patrimoine commun soit rectifiée pour que chacun garde le sentiment profond qu’il est lui aussi fille et fils de ce pays.

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