Cameroun – Crise anglophone : des violences malgré le couvre-feu ont fait deux morts

Malgré le couvre-feu décrété dans les régions anglophones du Cameroun, l’Etat virtuel anglophone autoproclamé il y a une année a voulu fêter, lundi, ce qu’il considère comme le 1er anniversaire de la proclamation de son « indépendance » le 1er octobre 2017.

Plusieurs actes de violences ont été, ainsi, enregistrés dans les deux régions anglophones selon les autorités locales desdites régions en crise. Un militaire a été tué à Bamenda, dans le Nord-ouest et un civil a eu le même sort à Kumba dans le Sud-ouest. « Un militaire a été tué et un fonctionnaire a eu son bras coupé dans la ville de Bamenda par des assaillants dans les premières heures de la journée », rapporte Anadolu, citant le gouverneur du Nord-ouest, Adolphe Lélé Lafrique. Le gouverneur indique, par ailleurs, que malgré le couvre-feu instauré dans la région, des « terroristes » ont attaqué la prison centrale de Bamenda, dimanche soir, « mais l’attaque a été repoussée ».

Le couvre-feu de 48 heures instauré dans les deux régions anglophones du Cameroun, n’a pas empêché les sécessionnistes à manifester leur « indépendance ». « Des jeunes ont défilé à Kumbo et Bafut dans le Nord-ouest. Ils ont hissé le drapeau sécessionniste devant les bureaux du sous-préfet. L’armée n’a pas pu intervenir car des routes ont été coupées la nuit par des groupes armés », informe le pasteur John Fida de la Presbytarian Church. « Il y a des coups de feu depuis le matin. Nous avons recensé un mort à Kumba. Des civils ont pris refuge dans des églises et l’hôpital de Kumba. Nous ne savons pas comment la journée va-t-elle se terminer », s’inquiète Paule Ashu.

Depuis minuit, la télévision de propagande des séparatistes appelle les populations du Nord-ouest et Sud-ouest à avoir « une pensée pour les leaders anglophones emprisonnés, prier pour tous ceux qui ont été tués dans la crise et réfléchir sur le chemin parcouru », depuis le début de la crise. Depuis novembre 2016, les deux régions anglophones s’activent sur plusieurs fronts. Le mouvement sécessionniste dénonce, de plus en plus fortement, des relégations dont sont victimes les anglophones. Depuis décembre 2017, la lutte pour l’indépendance des régions anglophones a pris une dimension armée, provoquant la mort de centaines de personnes et des déplacements par milliers.

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