Cameroun : plusieurs personnes arrêtées  pour manifestations anti-Paul Biya

Samedi et dimanche, des dizaines de militants de l’opposition ont répondu à l’appel de Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), pour manifester leur refus des résultats de la présidentielle du 7 octobre. Suite à cela, les forces de l’ordre ont réprimé cette manifestation, procédant à plusieurs arrestations.

Selon des informations concordantes recueillies par Anadolu, les partisans du MRC de Maurice Kamto ont manifesté devant la cathédrale de Yaoundé et samedi sur le pont de Bonaberi à Douala, ce qui a entraîné des arrestations parmi les manifestants. « Samedi, la manifestation à Douala de militants du parti de Maurice Kamto, a tourné court avec l’arrestation d’une cinquantaine de militants à Douala », selon l’activiste camerounaise, Edith Kah Walla. « Il y a une cinquantaine de militants, dont l’avocat Michèle Ndoki (qui avait défendu les recours de Maurice Kamto au Conseil constitutionnel), qui ont été arrêtés et conduits à la police judiciaire de Douala. Ils ont été entendus par la police et libérés vers minuit », a expliqué Jean Bonheur Tchouafa, l’un des responsables du MRC, cité par Anadolu.

Dimanche, 15 autres personnes ont été arrêtées par la police devant la cathédrale de Yaoundé, alors qu’ils manifestaient pacifiquement. En parallèle à ces manifestations réprimées par les forces de sécurité, le MRC a affirmé, via le directeur de campagne du parti, Paul-Eric Kingue, que le QG du parti à Douala a été « saccagé » samedi par les forces de sécurité. Les forces de maintien de l’ordre sont déployées depuis la proclamation des résultats le 22 octobre dans les rues de Douala et Yaoundé pour empêcher ces manifestations que l’opposition compte organiser jusqu’à la prestation de serment par Paul Biya.

« Non seulement nous demandons un changement au Cameroun, mais aussi, à ce que Kamto soit accepté par les institutions camerounaises comme le véritable président »

En prélude à ces manifestations interdites par le Gouvernement, le ministre de l’Intérieur, Paul Atanga Nji, avait organisé un point de presse à Yaoundé, vendredi, où il accusait Maurice Kamto de vouloir organiser un soulèvement populaire au Cameroun « après le verdict des urnes ». « L’élection est terminée ainsi que la récréation. Les manifestations publiques doivent désormais se dérouler dans les conditions prévues par la loi. Tous ceux qui seraient tentés de violer les lois de la République auront à répondre devant les instances appropriées et subiront toute la rigueur de ces mêmes lois », avait annoncé le ministre, vendredi.

Avant la prestation de serment par Paul Biya, des tracts qui circulent sur des réseaux sociaux annoncent plusieurs manifestations dans les différentes villes camerounaises et dans les chancelleries. Le président du Cameroun, Paul Biya, au pouvoir depuis 36 ans, a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 7 octobre pour un septième mandat avec plus de 71,28 % des suffrages. Son rival, Maurice Kamto, qui est arrivé deuxième avec 14,23% des voix, a évoqué de « faux » chiffres officiels et revendique la victoire. « Non seulement nous demandons un changement au Cameroun, mais aussi, à ce que Kamto soit accepté par les institutions camerounaises comme le véritable président », indique Thomas Keou qui a organisé, samedi, une manifestation pareille dans les rues d’Ottawa pour dénoncer la réélection de Paul Biya.

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