Cameroun – Présidentielle : une élection entachée de « sang » en région anglophone

Le gouverneur du Nord-ouest du Cameroun, Adolphe Lélé Lafrique, a fait savoir aux médias que trois agents d’Elections Cameroon (instance chargée d’organiser les élections), ont été tués, dimanche matin, par des sécessionnistes anglophones, rapporte Anadolu.

« Tôt ce matin, alors que les trois agents mettaient en place le matériel de vote dans la localité de Bafut, dans le Nord-ouest, les séparatistes les ont abattus », précise le gouverneur. Il indique, par ailleurs, qu’il y a eu plusieurs affrontements entre des séparatistes et des forces de sécurité dans le Nord-ouest. « Dans le but de semer la panique dans la région, des groupes armés ont attaqué plusieurs localités, surtout des coins proches des bureaux de vote. Deux de ces terroristes ont été abattus par des snipers de la gendarmerie », souligne le gouverneur tout en indiquant que des combats se poursuivent dans sa région.

Ces deux sécessionnistes étaient armés, l’un d’un fusil, l’autre d’un mitrailleur, selon des images partagées sur les réseaux sociaux. Ayant peur d’être tués par les séparatistes, les populations anglophones ont préféré rester enfermées dans leurs maisons, ce dimanche 7 octobre, alors que le Cameroun vote pour choisir un nouveau président de la République.

 « Bamenda et Buea ressemblent à des villes-fantôme, ce jour. Nous avons peur de sortir. Si vous sortez pour voter, vous risquez d’être tué par les séparatistes ou par l’armée qui peut vous confondre avec des assaillants et vous abattre. Les bureaux de vote sont vides », explique Martine Acha, enseignante à Buea. Dans les régions francophones, le vote se déroule normalement et la carrure des candidats en course pousse les électeurs à sortir d’avantage par rapports aux élections passées. Les bureaux de vote ont fermé ce dimanche à 18h.