Cameroun: weekend violent et sanglant en régions anglophones

Au moins quatre militaires, quatre civils et trois séparatistes ont été tués dans des affrontements survenus en fin de semaine dans les régions anglophones du Cameroun, rapporte l’agence Anadolu, lundi citant de sources concordantes.

 « Au moins quatre civils ont été tués par des balles perdues » dans des affrontements entre sécessionnistes anglophones et l’armée camerounaise à Nyasoso dans la région du Sud-ouest, a rapporté lundi le gouverneur de la région, Bernard Okalia Bilai, à Anadolu. « Nous avons aussi appris que des militaires ont été tué aussi, dimanche, dans les combats à Nyasoso, mais nous n’avons pas encore la confirmation », relève le gouverneur. Dans la région du Nord-ouest, le commandant de la région militaire rapporte qu’au moins quatre hommes en tenue ont trouvés la mort entre vendredi et dimanche. « Un gardien de prison en service à Wum a été tué par les séparatistes, alors qu’il rentrait de Bamenda où il était parti pour retirer son salaire. Un lieutenant a été tué samedi à Nkambe et deux jeunes militaires tués le même jour à Ndu », informe le commandant, le Général Aga Robinson. L’officier camerounais indique, par ailleurs, que dans une autre attaque, vendredi à Esu, trois séparatistes ont été neutralisés et leur campement démantelé.

A l’instar d’autres bourgades, ce village situé à 120 km de Bamenda, dans la région du Nord-ouest du Cameroun, a été victime collatérale des affrontements entre éléments armés soupçonnés d’appartenir aux groupes séparatistes anglophones et les forces de défense et de sécurité camerounaises. Et les populations civiles accusent l’armée d’avoir commis des exactions. « Des militaires interpellent des jeunes gens soupçonnés d’appartenir au mouvement sécessionniste. Les personnes interpellées sont séquestrées, battues et leurs maisons incendiées », a indiqué John Eweh, habitant du village Esu, touché par les combats. « L’armée a fait son travail avec professionnalisme et dans le respect des droits de l’homme. L’armée est là pour protéger la nation et les populations civiles contre des terroristes », se défend le colonel Didier Badjeck, porte-parole de l’armée camerounaise.

Pour rappel, au moins 60 militaires camerounais et plus de 500 civils ont été tués dans les régions anglophones depuis le déclenchement, fin 2016, de la crise dite anglophone, selon le Réseau de défenseurs des droits humains de l’Afrique centrale (Redhac). La crise anglophone, née de la frustration et du ressentiment des populations anglophones vis-à-vis du régime de Yaoundé, s’est transformée en une crise sécuritaire qui a conduit au déplacement de 180 000 personnes depuis décembre 2017 selon le HCR.

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