Candide Azannaï: « la démocratie est norme et il n’y a pas de variation, de tropicalisation »

La septième législature s’éloigne de plus en plus de la norme démocratique et le défi à relever pour la législature à venir est de réhabiliter l’institution parlementaire. Telle est la position du président du parti Restaurer l’Espoir sur le fonctionnement actuel de l’institution parlementaire.

L’ancien ministre délégué  du président Patrice Talon chargé de la défense nationale a opiné ce Jeudi 27 Septembre 2018 sur le fonctionnement de la septième législature. C’était à l’occasion du sixième entretien politique de l’association béninoise du droit constitutionnel (ABDC). Organisé autour de la thématique « la septième législature dans la démocratie béninoise » avec l’appui de la Fondation Hanns Seidel,  cette sixième édition des entretiens politiques a connu la participation de plusieurs personnalités politiques dont l’ancien ministre Candide Azannaï.

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C’est à travers une anecdote qui a eu lieu entre Alexandre Legrand, symbole du pouvoir et de direction de l’Etat et Diogène, symbole de la nudité, de la vérité que le philosophe et acteur politique Azannaï a fait la peinture de ce qu’est un parlement et le visage que présente actuellement le parlement béninois. Dans son anecdote, le ministre Candide Azannaï a fait ressortir les qualités qui doivent caractériser un parlementaire. A le croire, ces qualités essentielles se résument en vertu et courage.

Aussi se désole t-il en faisant transparaître que les représentants du peuple ne font plus la volonté de ce dernier et n’ont pas le courage de dire la vérité au chef, au roi. Pour le président du parti Restaurer l’Espoir, si le conseiller du chef n’a pas le courage de dire la vérité au chef, il aura tendance à toujours dire « OUI » au chef au point un jour de le plonger. « … Parce que si vous n’avez pas cette capacité de dire la vérité au chef, vous allez couler le chef. Le chef n’est pas le spécialiste. Il n’est pas Aristote, il n’est pas Hegel. Le chef, c’est l’homme simple que vous avez vu, que vous avez élu, que vous avez choisi. » a t-il laissé entendre comme pour rendre responsables les parlementaires des erreurs de gestion.

Dans son intervention, le ministre Candide Azannaï a reprécisé le rôle du parlementaire. « Le parlementaire a une fonction très simple. Il représente, il est représentant. Et dans les systèmes démocratiques, surtout dans le système de représentation qui est le nôtre, le représentant est à côté du représenté. C’est dangereux ! Lorsque vous représentez quelqu’un qui est à côté de vous, vous ne pouvez pas tout faire. Parce que si vous êtes en train de faire mal, la personne que vous représentez ne sera pas d’accord. » précise t-il pour rappeler aux parlementaires qu’ils sont les représentants du peuple à l’Assemblée nationale.

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Des rôles que la septième législature ne joue certainement plus, car selon le ministre Candide Azannaï, le défi de la législature à venir, c’est de réhabiliter le parlement. Pour le désormais ex ministre de la défense, ce qui se passe aujourd’hui s’écarte de la norme démocratique. « La démocratie est norme et il n’y a pas de variation, de tropicalisation. On ne peut pas gouverner avec des normes qui ne sont pas démocratiques. Nous avons un pays magnifique. Il n’y a pas possibilité à dire, vous tenez la route et je vous arrache votre liberté, vous tenez des soins de santé et vous n’avez plus de liberté, vous tenez le développement et je tue le multipartisme intégral »

Pour Candide Azannaï, on ne peut être ni représentant, ni chef d’Etat, ni président de la République, ni ministre que lorsqu’on parle du référentiel qui est la conférence nationale. « Notre pays est conçu autour d’une République qu’on appelle République du Bénin, qui n’est pas créée avant. Nous avons créé à la conférence nationale la République de Bénin, qui a commencé en mars 1990, sur des bases et un consensus. Et le principal, c’est le multipartisme intégral.  Le multipartisme intégral, c’est ça notre base, la liberté, c’est ça notre base. Il n’y a pas d’autres choses à faire » conclut-il.

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