Crise égyptienne de 2013: de graves révélations d’Amnesty sur des armes françaises illicites

En la fatidique date du 14 août 2013, alors qu’Abdel Fattah Sissi renverse le pouvoir des Frères musulmans élus après la chute de Moubarak, l’armée égyptienne répriment sauvagement la contestation en utilisant, notamment, des matériels de guerre vendus par la France. Une étude de l’ONG Amnesty International publiée ce mardi 16 octobre révèle qu’entre 2012 et 2014, la France a livré 191 Sherpa et bien d’autres matériels de guerre en violation du traité de l’union européenne dont elle est membre.

Des révélations d’Amnesty sur cette crise Égyptienne, il ressort que la France a enfreint à ses engagements internationaux en matière de vente d’arme. En effet, la France est membre de l’Union européenne et en 2008, cette institution demandait aux États membres de ne pas autoriser l’exportation d’équipements militaires qui servent à la répression interne s’il existe un risque dans ce sens.  La France ayant entériné ce traité en le ratifiant, interdit donc la vente d’armement au pays qui sont en phase de crise Sociopolitique et qui sont susceptibles de commettre des rixes nuisibles aux droits de l’homme ou au droit international humanitaire.

Mais contre toute attente et en violation du traité, tel Gygès muni de l’anneau des exploits funestes dans la République de Platon, dame France a livré des armes à l’Égypte pourtant en pleine crise sociopolitique en 2012. C’est du moins ce que révèle l’étude de Amnesty publiée dans les colonnes du journal Libération du mardi 16 octobre 2018 dont voici un extrait :

Si la vente de navires de guerre et d’avions de chasse a suscité beaucoup d’attention, la France a également fourni depuis 2012, des équipements de sécurité plus classiques, dont des véhicules blindés, qui ont joué un rôle direct et bien visible dans les violentes opérations de répression des autorités égyptiennes.

Cette étude de l’instance de défense des droits de l’homme s’arcboute sur des témoignages, et beaucoup plus sur l’analyse de plusieurs vidéos de la crise Égyptienne en question. En effet, les analyses d’Amnesty ont conclu que trois types de blindés français fabriqués par Renault Trucks Defense rebaptisé Arquus se sont retrouvés en Égypte à la période de la crise, des MIDS et deux versions du Sherpa, «Light Station Wagon» et «Light Scout» (ces derniers sont équipés d’une tourelle mitrailleuse).

Ces armes ont été utilisées dans le massacre outré des civils par les autorités égyptiennes d’alors. En témoigne des propos poignant d’un égyptien ayant fleuré la mort lors de la crise, des propos objet d’étude de Amnesty, rapportés par Libération : «Les affrontements dans les rues du quartier ont duré pendant des heures. […] Des gens mouraient tout autour de moi, dès le petit matin. J’ai vu des gens touchés à la tête et à la poitrine. […] Les tirs venaient des toits d’immeubles et des forces de sécurité à bord des blindés.»

La France s’en défend

Mais les autorités françaises, contrairement aux résultats de l’ONG, ont toujours clamé que les matériels français en question se sont retrouvés en Égypte dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le Sinaï. Ce qui laisse croire l’hypothèse selon laquelle les autorités égyptiennes auraient détourné ces matériaux à d’autres fins.

Libération a rappelé ce mardi les propos des autorités françaises qui vont à l’encontre de l’étude d’Amnesty : « Quant aux MIDS, de gros fourgons blindés, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, qui dépend de Matignon et coordonne les autorisations d’exportation, assure qu’ils ne relèvent pas du matériel de guerre et ne nécessitaient donc aucune licence. ». Par contre, l’industrie ayant fabriquée ces armes affirme que ces armes sont destinées à la guerre, ce qui semble donner raison à l’étude de Amnesty international.

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