En excédent de production, le Bénin à la recherche de débouchés pour écouler son maïs

Après le coton qui battu tous les records de production cette année, c’est le tour du maïs qui a également connu une surproduction pour le compte de la campagne 2017-2018 au point de susciter des interrogations pour l’écoulement de la production excédentaire.

En effet, par le communiqué » n°364 en date du 05 octobre 2018 et conjointement signé par les ministres Gaston Dossouhoui de l’agriculture et Serge Ahissou de l’industrie, les autorités gouvernementales se disent préoccupées par la gestion à faire des excédents de production qu’à connu la culture du maïs au terme de la campagne 2017-2017 qui a plus que tenu les promesses. « Pour la campagne 2017-2018, les producteurs agricoles ont été incités à produire massivement le maïs. Au terme des récoltes, on note une production abondante qui nécessite la recherche de débouchés », peut-on lire dans ledit communiqué parvenu à la rédaction de BENIN WEB TV. Une massification de la production qui fait suite à la volonté du gouvernement de faire la promotion de nouvelles filières agricoles par l’accroissement de la production de certains produits vivriers.

En conséquence, pour permettre d’écouler ces excédents de production et inciter davantage les producteurs à accroître la production de maïs, il est demandé instamment aux forces de sécurité publique, aux agents des douanes et à tout autre corps de contrôle au niveau des frontières, de faciliter la sortie de ce produit.

Gaston Dossouhoui

Notons que l’agriculture est l’un des leviers sur lequel le régime du « Nouveau Départ » entend s’appuyer pour hisser le Bénin dans le concert des Nations émergentes. Au titre des produits à promouvoir, le Maïs occupe une place de choix.C’est pourquoi dans le cadre de la promotion de nouvelles filières, le gouvernement a encouragé les paysans à maximiser la production du maïs.  Selon le ministre de l’agriculture Gaston Dossouhoui, lors d’un point de presse vendredi à Cotonou, la production de céréales au Bénin s’est beaucoup accrue du fait de la disponibilité des substances de production. Ainsi, la production du pays est passée de 1.200.000 tonnes à 1.600.000 tonnes. « Si vous allez au marché Dantokpa aujourd’hui, vous aurez le sac de maïs à moins de 20.000 FCFA. Si vous allez sur les marchés primaires de collecte, il est encore entre 10.000 FCFA et 11.000 FCFA » fait-il observer.

Les ex boutiques témoins de l’Onasa auraient-elles été une solution?

Face à la crise alimentaire survenue dans les années 2007-2008, entraînant la raréfaction des stocks de denrées alimentaires de base comme le maïs, le riz et le sorgho, le gouvernement du Bénin a mis en place en juillet 2008, la stratégie des boutiques témoins (BT) supprimées à l’avènement du régime du Nouveau départ. Les BT étaient gérées par l’Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA).

Selon une étude réalisée par HOUNGBO, N. Emile de l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences et Techniques Agronomiques de Kétou, Université d’Abomey-Calavi pour la lutte future contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté portant sur les cinq boutiques témoins des cinq Communes du Département du Plateau au sud-est Bénin, les données et informations collectées au moyen de séances de focus group sur chaque BT, d’enquêtes structurées auprès de 20 personnes par Commune et d’entretiens informels, permettent de dégager que les boutiques témoins ont été efficaces dans la résolution de la crise. Elles ont permis entre autres une meilleure couverture géographique du territoire national en vivres, la création d’emplois, la promotion de la consommation des produits vivriers locaux, en l’occurrence le riz, et la facilitation de l’écoulement du riz des producteurs agricoles.

Ainsi, pour nombre d’observateurs, les boutiques témoins, si elles n’avaient pas été supprimées par le régime en place auraient permis de collecter l’excédent de production et de le réintroduire dans le circuit de distribution pendant les périodes de soudures.

Les boutiques témoins servaient à ça. Elles collectaient le surplus de production, réinjectaient une partie sur le marché intérieur en période de soudure et exportaient l’excédent vers la sous-région. Mais elles sont fermées sans autre forme de procédure.
Maintenant, nous en sommes à livrer nos paysans à une activité qu’ils ne maîtrisent pas: #lexport

Modeste Donkpegan

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