France : Contraint et forcé, Macron finit par accepter la démission de Collomb

Au lendemain d’un premier refus, Emmanuel Macron, dans la tourmente depuis la rentrée, a fini par accepter mardi soir la démission du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui veut reprendre la mairie de Lyon.

Depuis l’annonce mi-septembre de ses intentions pour les municipales de 2020, Gérard Collomb, qui comptait initialement rester Place Beauvau jusqu’aux élections européennes de mai 2019, se trouvait fragilisé. Dans l’opposition comme au sein même de son ministère, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer son départ. Dans l’attente de la nomination du successeur de Collomb, le chef de l’Etat a demandé au Premier ministre Edouard Philippe d’assurer l’intérim. Le chef du gouvernement a annulé un voyage officiel en Afrique du Sud prévu jeudi et vendredi, a fait savoir dans la foulée Matignon. « Le Conseil des ministres », mercredi à partir de 10 heures, se déroulera « avec le gouvernement ainsi constitué », a ajouté la présidence.

Mardi après-midi, le ministre de l’Intérieur, en poste depuis mai 2017, avait déjà expliqué au « Figaro » qu’il « maintenait » sa « proposition de démission » faite lundi au chef de l’Etat et que ce dernier avait aussitôt refusée.

« Je vais retrouver Lyon »

Après cette interview, Emmanuel Macron avait jugé « regrettable que Gérard Collomb se soit mis dans la situation le conduisant à devoir démissionner », selon son entourage. Le président « recevra rapidement les propositions du Premier ministre » pour son remplacement, avait-on précisé de même source.

Selon une source proche du dossier, l’actuel maire de la ville, Georges Képénékian, qui a confirmé qu’il rendrait les clés de Lyon à Collomb, a envoyé sa lettre de démission au préfet du Rhône mardi soir. Une fois entérinée, cette démission devrait entraîner la convocation, sous quinze jours, d’un conseil municipal extraordinaire pour élire le nouveau maire. Gérard Collomb s’est exprimé dans « le Progrès » : « On a un peu de temps devant nous mais tout est très clair avec Georges Képénékian. Je vais retrouver Lyon avec un immense plaisir. »

De la relation « filiale » à la rupture

« Cirque », « grand-guignol », « mauvais vaudeville »: l’opposition ironisait sur le bras de fer engagé entre Collomb et le chef de l’Etat. Depuis la rentrée, l’exécutif a déjà été confronté aux démissions soudaines de Nicolas Hulot et de Laura Flessel. Les tensions n’ont cessé de s’intensifier entre Emmanuel Macron et son soutien de la première heure depuis l’affaire Benalla en juillet. Gérard Collomb « a peu apprécié d’être mis en première ligne sur une affaire qu’il juge ne pas le concerner », avait expliqué son entourage.

La relation que Gérard Collomb, 71 ans, qualifiait de « filiale » avec Emmanuel Macron s’est dès lors émoussée. Début septembre le ministre a de nouveau surpris en pointant « le manque d’humilité de l’exécutif ». Mais c’est l’annonce à la mi-septembre de son départ du gouvernement programmé au printemps 2019 pour être candidat à Lyon en 2020 qui a sonné le glas de sa relation avec le président.

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