La responsable au Niger de l’ONG Médecins Sans Frontières-Suisse Dr Anne Pittet, a été sommée par les autorités du pays de quitter le territoire dans les 48 heures. Une sommation qui lui a été notifiée mardi. Mais un médecin qui est sous serment, mentirait-elle sur des faits aussi graves, touchants la vie d’enfants?
«La notification lui a été adressée mardi soir de quitter le Niger dans les 48 heures qui suivent. Selon nos informations, elle est actuellement en route sur Niamey», a affirmé Souley Zabeïrou, attaché de presse au ministère de la santé. Une décision qui fait suite à des informations diffusées il y a quelques jours par MSF-Suisse, faisant état des décès «massifs» d’enfants souffrant du paludisme dans le département de Magaria, (sud-est), a précisé la même source. Dans une vidéo qui a été largement partagée sur les réseaux sociaux, Dr Anne Pittet a soutenu qu’au moins 10 enfants souffrant du paludisme perdent la vie chaque jour au district sanitaire de Magaria, du fait de l’insuffisance des soins appropriés.
A l’issue d’une mission qu’il a effectuée sur le terrain, le ministre de la Santé publique Dr Illiassou Idi Maïnassara a démenti, mardi, les informations de l’ONG, soutenant avoir constaté «une bonne disponibilité des médicaments et intrants de prévention et de la prise en charge de la malnutrition et du paludisme à tous les niveaux». Il a, en outre, prévenu que «la gestion de l’information sanitaire relève exclusivement de la responsabilité du gouvernement nigérien». Aucune réaction n’a été enregistrée, dans la matinée de mercredi, de la part de MSF-Suisse par rapport à la décision du gouvernement nigérien concernant sa responsable.
Et si Pittet avait raison ?
En 2005, suite à une grave crise alimentaire ayant touchée le Niger, plusieurs ONG internationales ont été interdites d’activité dans la région de Maradi (centre), après qu’elles ont publié des informations sur des cas d’enfants frappés de malnutrition aigüe. Ce dernier incident vient jeter le doute sur les informations données par le gouvernement nigérien quant à la réalité des faits.
Et si en réalités les faits dénoncées sont avérés et que par souci de réputation ou d’image, les autorités ne voulaient pas que cela se sache ? On sait que la lutte contre le paludisme est chère et plusieurs millions sont mis à disposition des Etats par les organisations internationales pour mener cette lutte afin d’éradiquer le mal. Mais cette maladie semble ne pas capituler ou les recherches pour un possible vaccin n’avancent jamais.
Plusieurs dirigeants africains, sont soupçonnés de détourner les fonds destinés à la lutte contre le paludisme et autres maladies vers d’autres usages non justifiés. Il est donc à espérer que Dr Anne Pittet ait donné une fausse information car, s’il est vrai que des enfants meurent et que les autorités voilent les faits réels, cela virerait, si rien n’est fait, à une tragédie dont seules les autorités seraient responsables et, malheureusement, plusieurs enfants auraient payé le prix de cette cupidité.
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