Togo: l’opposant Nicodème Habia sous surveillance dans un hôpital à Accra

Président du parti d’opposition « Les Démocrates », l’homme politique togolais Nicodème Habia, qui a entamé une grève de la faim depuis le 23 Septembre, a été transféré dans un hôpital ghanéen où il est actuellement sous surveillance médicale, dans un état de santé précaire.

L’information a été confirmée à l’agence Anadolu par Achille Mensah, conseillé en communication de l’opposant, joint au téléphone, mercredi soir. Habia a entamé une grève de la faim le 23 septembre devant l’ambassade du Ghana au Togo, pour « exiger » des autorités togolaises, la libération des détenus politiques, conformément aux mesures d’apaisement préconisées par la feuille de route de sortie de crise de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Assis, ou allongé, jour et nuit, sans manger, ni boire de l’eau, il s’est sérieusement affaibli, après deux semaines de cette grève de la faim. Son état de santé s’est dégradé et son potentiel vital est presque entamé selon les médecins. C’est pour éviter le pire qu’un groupe de députés Ghanéens a pris l’initiative de voler à son secours. Un avion médical envoyé par ce groupe a même atterri début octobre à l’aéroport international Gal Eyadema, avant d’être renvoyé par les autorités togolaises pour «violation des règles de bons voisinages».

Le 2 octobre, une ambulance appartenant à une clinique privée de Lomé (Clinique Biasa) avait été dépêchée pour son évacuation vers Accra, mais elle a été empêchée de traverser la frontière d’Aflao (Togo-Ghana). Ramené dans la nuit du même jour à la clinique, quelques soins lui ont été administrés avant qu’il ne soit retirée par ses proches «pour poursuivre sa grève de la faim en lieu sûr», selon les déclarations de son conseiller en communication la nuit du 2 octobre dernier. Les autorités interpellées, Gal Yark Damehame, ministre de la Sécurité a réagi sur un média local qualifiant de « comédie » cette grève de la faim de l’ancien député de l’opposition togolaise. Il l’a même appelé à « laisser la justice faire son travail, au lieu de chercher à mettre la pression sur les autorités ». « Nicodème Ayao Habia est maintenant dans une clinique au Ghana où il est sous surveillance médicale » a confié, mercredi soir, Achille Mensah à Anadolu.

Selon l’opposition togolaise, plus de quarante Togolais, arrêtés lors des manifestations contre le président Faure Gnassingbé depuis le début de la crise le 19 août 2017, sont toujours en prison. Le Comité de suivi de la feuille de route de sortie de crise demande de les libérer. Le gouvernement togolais se refuse de s’y appliquer jusqu’à présent.

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