Bénin : les craintes de Anne Cica Adjaï sur la lutte actuelle contre la corruption

De 1996 à 2006, elle a été à la tête d’une cellule de la moralisation de la vie publique, donc la lutte contre la corruption. C’est alors en expérimentée qu’elle aborde le sujet ce dimanche 25 Novembre 2018 dans l’émission socio politique « 90 minutes pour convaincre» de la radio nationale. En effet, pour Anne Adjaï Cica, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, la détermination de l’actuel chef de l’Etat à combattre la corruption est une bonne chose à soutenir. Cependant, estime-t-elle, telle que la lutte est menée, elle peut devenir un véritable règlement de compte.

L’actuel locataire de la Marina, le président Patrice Talon fait de la lutte contre la corruption, l’un de ses chevaux de bataille. Dans plusieurs de ses discours, il est revenu sur sa détermination à combattre ce serpent de mer. De la parole, les actes ont suivi. Ainsi, plusieurs personnalités ont fait les frais de cette détermination à limer les ongles à ce fléau qui a résisté à toutes les initiatives mises en place par les régimes successifs pour conjurer le sort.

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Seulement, les méthodes du gouvernement sont sujettes à caution, tant elles sont décriées. Pour bon nombre de concitoyens, la lutte contre la corruption telle que menée actuellement est à géométrie variée. Selon ceux qui décrient cette lutte menée par le régime du « Nouveau Départ », elle serait orientée contre les opposants. Sur la question, l’ex présidente de la cellule de la moralisation de la vie publique estime que la lutte contre la corruption est d’abord pour favoriser l’investissement étranger et le secteur privé qui crée l’emploi. A ce titre, elle estime que la corruption est un fléau à traquer et qu’il faut forcement commencer quelque part. Si c’est par les opposants qu’on a commencé, il faut espérer qu’avec le temps que cela s’étende vers les proches du pouvoir.

Mais plus sérieusement, Anne Cica Adjaï estime que la lutte contre la corruption doit être impartiale et axée sur les textes de la République. Si les craintes actuelles sont vérifiées, affirment-elle, le combat sera vicié et risque de devenir un règlement de compte au lieu d’une véritable lutte contre la corruption. A en croire madame Anne Cica Adjaï, l’opposition qui a le sentiment aujourd’hui que cette lutte est orientée contre elle pourrait se dire « attendons aussi notre tour pour leur régler leur compte ». Et si jamais par le jeu de l’alternance, l’opposition actuelle prend le pouvoir, il peut y avoir retour d’ascenseur. En conséquence, cette lutte contre la corruption risque de devenir purement un règlement de compte, se désole-t-elle.

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