Bénin – Réformes du « Nouveau départ »: le piège qui guette Patrice Talon

Le président Patrice Talon est venu au pouvoir au Bénin avec pour objectif de réformer complètement le système et selon lui, révéler le Bénin aux béninois et à l’extérieur du pays. Mais ces réformes sont controversées car en réalité, il semble se comporter comme un homme fort au lieu de fortifier les institutions du pays.

Beaucoup de politiques et de béninois lambda critiquent les réformes du gouvernement Talon et sa gestion du pays. Pour tout ce beau monde, les institutions du pays sont fragilisées et les réformes engagées ne vont pas dans l’intérêt du peuple et du pays. Plusieurs observateurs se posent donc la question de savoir si Patrice Talon ne s’érigerait pas en « homme fort du Bénin » en initiant des réformes qui, en réalité, ne profiteraient qu’à lui, son cercle restreint et à des Etats étrangers, dont le plus en vue serait la France ? D’un autre côté, et si le président, avec les derniers événements qui se sont produits dans le pays, était déjà l’homme fort pays, mais que ses réformes visent réellement à l’épanouissement du peuple et au développement réel du pays, un des plus pauvres du continent ?

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Barack Obama avait déclaré dans son discours devant le parlement ghanéen en 2009 que «l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes». Ce message était clair, mais il est important de préciser ici que le problème de l’Afrique et bien entendu, du Bénin, n’est pas le problème des hommes forts, mais celui des hommes forts non patriotes. Lee kuan Yew a gouverné Singapour avec une main de fer, mais la transformation de Singapour d’Etat «du tiers monde au premier monde» est à la vue de tous. La Chine est ce qu’elle est aujourd’hui à cause de la façon dont Deng Xiaoping l’a réformée malgré une gestion dure et « autoritaire ». Les deux pays n’étaient pas seulement sévères dans l’administration, mais ils tenaient compte de l’intérêt de leurs pays.

Entre être un « homme fort non patriote » et un « homme fort patriote », Patrice Talon doit choisir son camp.

Il va sans dire qui si les réformes de Patrice Talon tiennent compte de l’intérêt général de la nation béninoise, son statut d’homme fort pourrait donc évoluer en « homme fort patriote », un homme dont la gestion va à l’encontre de tout ce que prône l’occident en matière de démocratie et de droit de l’homme, mais qui profite à son pays et à ses administrés.

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Alors que des présidents africains continuent de bénéficier du patronage de leurs maîtres néocoloniaux, pillant leurs propres concitoyens, et instaurant un régime de corruption, de terreur contre leur concitoyens mais au profit de l’occident, ils doivent se rappeler que Chinwizu Ibekwe, dans son controversé The West and Rest of Us, a exposé les contributions des esclavagistes noirs et de l’élite africaine à la traite négrière et au colonialisme. C’est ce qu’ils font et l’histoire doit sûrement les juger pour cela. Par conséquent, entre être un « homme fort non patriote » et un « homme fort patriote », Patrice Talon doit choisir son camp.

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