Bénin – Retrait du PRD du bloc Républicain: le parti ARC-EN-CIEL n’a pas dit son dernier mot

Le parti du renouveau démocratique de Me Adrien Houngbédji s’est opposé à entrer dans un lien de mariage sous de fausses bases. N’ayant pas obtenu satisfaction dans ses exigences pour le saut fatidique de la fusion, le parti arc-en-ciel a décidé de faire chemin seul lors de l’élection législative tout en restant membre de la mouvance présidentielle.

Cette décision du PRD confirmée par un communiqué officiel de cette famille politique suscite des commentaires et fait le chou gras des débatteurs sur les réseaux sociaux. Pour d’aucuns, le retrait du parti de Me Adrien Houngbédji était prévisible car le numéro 1 du parlement béninois ne peut pas accepter facilement la mort clinique de sa formation politique considérée dans son fief traditionnel comme « une religion ».

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Mais la question qui taraude véritablement l’esprit de certains observateurs de la vie politique, c’est de savoir s’il y a motif  pour se réjouir de la position actuelle du PRD. Pour les tenants de cette posture, le parti du renouveau démocratique (PRD) est une formation politique imprévisible dont le positionnement dépend de la couleur la plus éclatante des sept couleurs de l’arc-en-ciel. Par ailleurs, le parti des « tchoco tchoco » ne s’est pas retiré du bloc progressiste ex nihilo. Dans le communiqué rendu public par cette formation politique, les responsables du PRD ont été assez explicites sur les motifs de leur retrait. Autrement dit, la position actuelle du PRD n’est pas une position figée, une position définitive d’autant plus que les négociations continuent au sein du bloc et le chef de l’Etat est attendu pour la rescousse.

En marche solitaire, le PRD joue sa survie politique

Le parti du Renouveau Démocratique est sans doute l’un des plus grands partis politiques du Bénin, pour ne pas dire le plus grand malgré la montée en flèche des forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) de l’ancien président Thomas Boni Yayi et l’arrivée de l’Union sociale libérale (USL) de Sébastien Ajavon. Si le parti de la Renaissance du Bénin (RB) de la doyenne d’âge de l’Assemblée nationale et celui du socialiste Golou ont pu être phagocyté, le PRD dans sa position actuelle ne pouvait pas subir le même sort. Mais la question que beaucoup de cadres de cette formation politique se posent aujourd’hui, c’est de savoir si la question de la fusion des partie politiques au sein d’une grande entité politique n’est pas un piège posé devant le parti pour le faire disparaître.

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Préoccupés par la question, les cadres ont fini par attirer l’attention du président Adrien Houngbédji très absorbé par sa nuit de miel avec le pouvoir. Le congrès du parti fut convoqué. Un congrès au cours duquel le parti de Me Adrien Houngbédji a décidé et à présenter à ses alliés politiques, les conditions pour que son parti accepte fusionner dans le bloc républicain (BR) en vue de la création du parti en gestation. Les conditions posées par le PRD visent à sauver le parti de la disparition en préservant ses attributs, ne serait-ce que son logo mais également ses militants. Une exigence qui pose problème pour les autres responsables politiques du bloc républicain.

Patrice Talon doit agir

Si le chef de l’Etat, en fin stratège, ne s’implique pas dans cette crise latente, les campagnes sur le terrain en vue des élections législatives seront cahoteuses,  car le PRD sera combattu sur le terrain et rendra en retour les coups ; toute chose qui pourront anticiper sa descente dans l’escarcelle de l’opposition. Or, le chef de l’Etat n’a rien à gagner en perdant cet allié politique qui a fait preuve d’une grande obéissance  depuis près de deux ans avant de paniquer devant l’arme (la ruse) dont ils se sont servis pour abattre les opposants.

L’autre raison pour laquelle, le chef de l’Etat ne peut pas lâcher cet allié politique réside dans le fait que les deux personnalités partagent désormais beaucoup de secrets. C’est un secret de polichinelle que de dire que si le PRD cesse d’être avec vous, il étale sur la place publique ses ressentis et la raison de sa nouvelle position. En tout état de cause, dans ce jeu qui se joue actuellement entre le parti du renouveau démocratique et la mouvance au pouvoir, seul le temps pourrait édifier les uns et les autres. Car devenant minoritaire au sein du parti en gestation du fait du jeu de positionnement qui sera conduit par le chef de l’Etat, le PRD mourra de sa plus belle mort car il ne faut pas perdre de vue que ce qui fait la force de ce parti politique courtisé par tous les candidats au présidentiel, c’est le nombre de ses élus et son encrage politique qui fait de lui, l’un des grands partis politiques du pays.

Il va sans dire que défier le chef très sensible aux contrariétés ne serait pas sans conséquence pour cette formation politique. Dans tous les cas, en marche solitaire, le parti du renouveau démocratique doit sa survie à sa performance pour les élections législatives à venir.

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