Togo – Représentation à la Céni : enfin un dénouement de la crise

Huit représentants de la coalition des 14 partis d’opposition ont été nommés au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Une action qui devrait être l’issue à la crise qui secouait le pays sur cette question avant les prochaines élections.

Réunie en plénière à Lomé jeudi, l’assemblée nationale togolaise a voté l’entrée au sein de la Céni, huit personnalités de la C14. Ce vote obéit à la décision prise le 23 septembre dernier par le Comité de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route de sortie de crise de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) de rendre la Commission électorale inclusive avec 8 représentants des deux parties (C14 et parti Unir au pouvoir).

Mais la nomination des 8 membres de la coalition s’est estompée depuis début octobre à l’Assemblée Nationale, à cause d’un candidat de l’Union des forces du changement (UFC), parti de l’opposition mais représenté dans le gouvernement depuis 2010. L’UFC avait réclamé une place parmi les 8 représentants proposés par la C14 et a saisi le comité de suivi pour trancher la question. « Si le comité de suivi nous le demande, nous renoncerons à ce poste » avait indiqué Isaac Tchiakpé, conseiller du parti UFC los d’une conférence de presse à Lomé la semaine dernière.

Le parti Unir, au pouvoir, parti majoritaire à l’assemblée avec 62 députés sur 91, a également contesté la paternité du choix des représentants de l’opposition par la coalition en faisant référence au respect de la loi portant statut de l’opposition togolaise et du code électoral. Le comité de suivi réuni le week-end dernier à Conakry en présence du facilitateur Alpha Condé a dû trancher le différend. En témoigne ce qui s’est passé à l’Assemblée Nationale togolaise ce jeudi 8 novembre. Alors qu’aucune communication n’est faite à ce jour ni par les deux protagonistes de la crise politique togolaise, ni par le comité de suivi, ni par la Cedeao, Dama Dramani, le président de l’Assemblée nationale togolaise a annoncé à l’ouverture de la session plénière, avoir reçu de l’UFC « une correspondance renonçant à cette demande ». Du coup, son représentant à l’ancienne Commission électorale a fait acte de démission, et un autre membre de la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise a été nommé à sa place.

Maintenant, que le verrou du blocage est levé, la C14 va pouvoir prendre sa place à la Ceni après prestation de serment de ses membres. « Une fois à la Ceni, tout le processus, y compris le recensement électoral qui vient d’être achevé en vue des législatives du 20 décembre 2018, va être repris à zéro », avait affirmé Jean-Pierre Fabre à la presse, il y a deux semaines lors d’une conférence de presse. Dans l’entendement de la Commission de la Cedeao, la Ceni inclusive devrait permettre la tenue d’élections crédibles et transparentes, dont les résultats seront acceptables par tous. Le Togo est en crise profonde depuis le 19 août 2017 avec une opposition qui ne veut plus de Faure Gnassingbé au pouvoir après 3 mandats de 5 ans. Les réformes prévues dans la feuille de route de sortie de crise doivent, désormais, limiter le mandat présidentiel au Togo à 5 ans renouvelables une seule fois.

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