Afrique – Restitution d’œuvres d’art: Emmanuel Macron en attente de remerciements

Le lundi 26 novembre, le gouvernement français a notifié au Parlement, la promesse du président Macron de restituer au Bénin des œuvres d’art que Paris avait pillées durant la période coloniale. Tout porte à croire que la France essaie de corriger les injustices commises pendant la période coloniale pour ainsi se réconcilier avec l’histoire africaine. Mais, en réalité, ce n’est pas le cas.

Le président français, Emmanuel Macron, traverse sans doute la pire période de sa carrière politique. Selon l’IFOP, institut français d’étude de l’opinion publique, sa popularité est en chute libre. Il n’est soutenu actuellement que par 34% des Français. En même temps 66% de la population exige le changement radical de l’orientation politique. Sinon, il est demandé à Macron de quitter la présidence. Ce sont les indicateurs de sa popularité les plus basses depuis qu’il est élu président de la République.

Cependant, Emmanuel Macron espère remonter la loyauté de ses compatriotes dans un plus court délai. Pour cela, il a décidé de rappeler à la population ses promesses du passé qu’il n’avait pas encore accompli, comme, par exemple, la restitution des œuvres d’art africaines. Lors de sa visite au Burkina Faso en novembre 2017, il avait déclaré que certaines œuvres d’art dans les musées français n’appartenaient pas à la France. Paris, d’après lui, les avait volées à l’Afrique.

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Au beau milieu d’une crise sociale dans son pays, le président français fait de sa promesse aux africains une priorité comme si le salut de sa gouvernance est africain. Pour Emmanuel Macron, il ne manque que des remerciements de la part des dirigeants africains pour sa générosité ou du moins pour sa volonté de respecter ses promesses vis à vis de l’Afrique. Mais, il va lui falloir patienter, car l’Afrique n’a pas de raisons pour remercier Paris.

Grâce à ses agents d’influence, la France a consolidé sa position géopolitique et géostratégique dans ses anciennes colonies avec l’objectif de continuer à les contrôler. Comme, par exemple, en République Centrafricaine. Le ministre des affaires étrangères français Jean-Yves le Drian a nommé les français « les partenaires historiques des Centrafricains ». Comme quoi, Paris aide à franchir la crise et à stabiliser la situation dans le pays.

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Il rappelle également que la France a toujours été présente en Centrafrique, ce qui signifierait apparemment qu’elle connait plus que les autres les besoins des habitants de cette République. Mais pourtant la présence de Paris en Afrique est perçue par les locaux différemment. Dès leur arrivée, les Français profitaient des ressources du continent en ignorant totalement les besoins et envies de la population. L’histoire du pillage des objets d’art africains pendant la période coloniale en est une illustration parfaite.

Les anciennes colonies françaises sont riches de leurs ressources : les diamants, l’or, le pétrole et d’autres richesses naturelles. Les anciens colonialistes ne veulent pas perdre cette source. Et donc c’est le meilleur moment pour Macron de se rappeler ses promesses. Cela paraît bien une excellente opportunité pour lui de remonter sa popularité, mais aussi de garder l’accès à la mine d’or africaine. Il ne lui reste que de rendre les Africains moins vigilants à l’aide de petits cadeaux, par la restitution de leurs propres patrimoines historiques.

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