Après les « gilets jaunes », de mystérieux « gilets rouges » annoncent leur arrivée

Un groupe tunisien a lancé un mouvement de «gilets rouges» pour protester contre les mauvaises conditions économiques de la seule démocratie réussie du monde arabe.

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Émulant les français anti-austérités protestant en gilets jaunes, le groupe indique que leur mouvement a été entraîné par l’« échec et la corruption » du système, le chômage, l’inflation et la poursuite d’« une politique d’appauvrissement systématique » en Tunisie. Dans sa première déclaration, publiée vendredi sur Facebook, le groupe a déclaré que l’un de ses fondateurs, Borhan Al-Ejlani, avait été arrêté à la suite d’une « campagne de dénigrement payée » contre le groupe après son lancement. Il a ajouté qu’il cherchait à « sauver la Tunisie » de ses difficultés actuelles et à critiquer le « manque de vision » de l’élite politique et le fossé grandissant qui le sépare de la population.

Le groupe «gilets rouges » a précisé que cette déclaration n’était que le début de leurs activités de campagne, qui auraient obtenu le soutien de nombreux Tunisiens. Il a cité, en exemple de la manifestation de la colère des tunisiens, les résultats des dernières élections municipales de mai, au cours desquelles les deux plus grands partis, les nationalistes Nida Tounes et Ennahda démocrates musulmanes, ont perdu au moins la moitié de leur soutien en faveur de candidats indépendants.

Manifestations grandissantes

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Dans le même temps, les enseignants ont organisé des grèves cette semaine contre les réductions de salaire et les avocats tunisiens ont protesté contre un projet de loi de finances qui, selon eux, « violerait les accords de confidentialité entre eux et leurs clients », selon un communiqué de l’Ordre des avocats tunisiens. La Tunisie a  assisté à 746 manifestations sociales en novembre, selon l’indice mensuel des manifestations sociales publié par le Forum des droits économiques et sociaux. L’économie tunisienne a été durement touchée depuis l’autocratie Zine El Abidine Ben Ali lors de la révolution de 2011, provoquée par des niveaux record d’inflation, de pauvreté et de chômage. Le Premier ministre, Youssef Chahed, en poste depuis août 2016, a été le fer de lance d’un plan de réforme ambitieux à la suite d’un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international (FMI) visant à réduire le déficit budgétaire chronique du pays nord-africain.

La mise en œuvre de l’accord du FMI par Chahed a nécessité un ensemble de mesures d’austérité strictes et de réformes structurelles telles que la réduction des subventions aux carburants, la réduction de la masse salariale du secteur public et l’augmentation des impôts. La puissante Union générale du travail (UGTT), dont les 670 000 membres représentent près de 5% de la population tunisienne qui ont été durement frappés par la réforme, s’est principalement opposée à ces mesures. Le syndicat a appelé à des grèves partielles les 24 octobre et 22 novembre pour protester contre l’échec du gouvernement Chahed à augmenter les salaires de centaines de milliers d’employés du secteur public. Une grève générale est prévue pour le 17 janvier, quelques jours après le huitième anniversaire de la révolution de 2011. Ce sera la deuxième grève générale depuis la grève générale de février 2013 qui a suivi l’assassinat de Chokri Belaid, éminent avocat des droits humains.

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