Bénin – affaire ICC-Services: l’Odem appelle les médias au respect de la déontologie

Conformément à sa mission, celle de veiller au respect de la déontologie en toutes périodes notamment sensibles, l’Observatoire de Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (Odem) invite les professionnels des médias au respect des principes déontologiques dans le traitement des informations relatives à l’affaire ICC-Services. Laquelle se déroule depuis quelques jours devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). C’est à travers un communiqué rendu public, ce jeudi 20 décembre 2018 et signé du Président de l’Observatoire, Guy Constant Ehoumi.

COMMUNIQUE DE L’ODEM
APPEL AU PROFESSIONNALISME

Depuis quelques mois, certains médias exercent dans le paysage médiatique béninois ignorant les règles qui guident la profession de journaliste et la publication ou la diffusion de l’information en République du Bénin. Face à cette situation, l’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (ODEM) a organisé une mission de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire nationale au mois de novembre 2018 dans presque toutes les rédactions. Cette démarche visait à rappeler aux acteurs des médias les principes déontologiques à respecter en matière de presse.
Malgré l’appel au professionnalisme, nous voici à présent face à une situation toute particulière de couverture d’un procès qui oblige l’Observatoire à monter à nouveau au créneau. Si en la matière, le juge a ordonné la retransmission en direct du procès en cours, il est à tout le moins important de rappeler aux professionnels des médias et responsables d’organes et entreprises de presse que la collecte et la diffusion de l’information répondent à des règles d’éthique et de déontologie. L’article 2 du code de déontologie de la presse béninoise invite à la responsabilité sociale du journaliste en disposant que : « Le journaliste publie uniquement les informations dont l’origine, la véracité et l’exactitude sont établies. Le moindre doute l’oblige à s’abstenir ou à émettre les réserves nécessaires dans les formes professionnelles requises.
Le traitement des informations susceptibles de mettre en péril la société, requiert du journaliste, une grande rigueur professionnelle et, au besoin, une certaine circonspection ».
En s’engageant dans la retransmission en direct du procès en cours devant la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET), l’ODEM voudrait croire que lesdits organes ont pris la mesure de leurs responsabilités en ce qui concerne le code de déontologie. La publication des noms de personnes à qui ils n’offrent pas le droit au contradictoire en même temps dans ce qu’ils relayent, pose un problème de professionnalisme sur lequel l’ODEM attire leur attention. D’autre part, certains organes relayent l’information en la déformant et avec des commentaires sans mesure prenant ainsi le risque de diffamer à travers des propos non vérifiés. Par ailleurs des revues de presse se font sans la prise de garde-fou nécessaire.
Face à ce comportement, l’Observatoire de la déontologie et de l’Ethique dans les medias, lance un appel urgent à tous les professionnels des médias en vue de se conformer au code de déontologie dans les relais de tout ou partie des informations liées au procès en cours devant la CRIET. Car au-delà de l’Article 2 du code déontologie, les journalistes et organes de presse sont aussi astreints au respect des articles 6,8 et 10 dudit code par exemple, qui disposent que :

ARTICLE 6 :
Le journaliste s’interdit le plagiat, la calomnie, la diffamation, l’injure et les accusations sans fondement.

ARTICLE 8 :
Le journaliste est libre de prendre position sur n’importe quelle question.
Il a l’obligation de séparer le commentaire des faits. Dans le commentaire, il doit tenir le scrupule et le souci de l’équilibre pour règles premières dans la publication de ses informations.

ARTICLE 10 :
Le journaliste se refuse à toute publication incitant à la haine tribale, raciale et religieuse. Il doit proscrire toute forme de discrimination. Il s’interdit l’apologie du crime.
Pour l’ODEM, l’observation stricte des présentes dispositions est assurément le gage d’une contribution des médias béninois à la promotion et à la consolidation de la paix en République du Bénin.
L’Odem se réserve toutefois le droit, conformément à ses textes fondamentaux, d’interpeller tout organe qui choisirait délibérément de fouler aux pieds les dispositions du code de déontologie.

Fait à Cotonou, le 20 Décembre 2018

Pour l’ODEM,
Le Président

Guy Constant EHOUMI

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