L’Ambassadeur allemand près le Bénin, Achim Tröster, semble ne pas être sur le même diapason que le président béninois, Patrice Talon, sur son constat sur les limites de l’aide au développement face aux objectifs de développement des pays africains. Pour ce dernier, le chef de l’Etat béninois doit plutôt joindre l’acte à la parole.
« Si l’Afrique va de plus en plus mal, le monde ira mal ». C’est ce qu’affirmait le président béninois, Patrice Talon, en août 2016 à l’occasion du Causus Africain à Cotonou (Bénin). Mais pour amorcer le développement du contient, Patrice Talon ne mise pas sur l’aide au développement. Selon lui, le développement de l’Afrique passe par l’outil de développement économique qu’est l’investissement privé, l’implantation et le développement des PME.
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Ce modèle de développement de l’Afrique, à l’antipode de l’aide au développement, projeté par le président Talon, serait contraire à son mode de gouvernance plutôt friand de l’aide au développement. C’est du moins la lecture qu’on est tenté d’avoir après la « vive » réaction de l’ambassadeur Achim Tröster au constat du président Talon sur les limites de l’aide au développement en Afrique.
En effet, lors du cocktail organisé par l’Union Européenne le 04 décembre 2018 à Cotonou à l’honneur des députés européens prenant part à la 36ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, nous avons approché l’ambassadeur Achim Tröster pour avoir son avis sur le constat du président Talon au sujet de l’aide au développement. Sans langue de bois, le représentant à Cotonou de la République fédérale d’Allemagne, qui a d’abord fait savoir que son pays fait de la philanthropie au Bénin d’autant plus que l’Allemagne n’a aucun intérêt économique et géostratégique dans le pays, a été catégorique dans sa réponse : « s’il est vrai que l’aide au développement a montré ses limites, pourquoi vos autorités ne cessent de m’appeler pour les aider à obtenir l’aide de l’Allemagne ? »
Pour le diplomate allemand, les autorités béninoises doivent plutôt joindre l’acte à la parole en cessant par exemple, « de ne plus solliciter l’aide allemande ». Et Même si pour l’ambassadeur, « le Bénin est un pôle démocratique de stabilité dans une région agitée », il n’en demeure pas moins vrai pour celui-ci, que les populations rurales du pays vivent dans des conditions désastreuses, voire « presque au premier âge de l’humanité » malgré les investissements destinés au renforcement du capital humain.
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