Bénin: arrêté en Espagne et convoqué par la Criet, Komi Koutché désormais couché ?

L’arrestation de l’ex argentier national Komi Koutché par la police espagnole commence à prendre corps et partie comme une simple rumeur, la nouvelle a fini par être confirmée. Une situation qui met en grande difficulté, l’homme de Bantè puisque le jeune homme politique béninois risque très gros dans sa situation actuelle et la suite des événements serait décisive pour son avenir politique.

L’ancien ministre béninois des finances Komi Koutché aurait été interpellé vendredi soir à l’aéroport de Madrid par la police espagnole. L’information a été relayée par plusieurs médias dont de très sérieux, qui donnerait à croire que l’arrestation de Koutché était vraie. Certes, tout le monde est resté prudent sur la question mais de sources concordantes, il aurait vraiment été arrêté. La sortie médiatique dimanche, des FCBE, partie d’opposition, appuie fortement cette thèse. Arrêté! D’accord, mais pourquoi ? Là réside l’autre interrogation à laquelle il faut répondre avant d’aller plus loin dans les commentaires, analyses et autres opinions.

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L’interpellation de Komi Koutché par la police espagnole serait certainement due à un présumé mandat d’arrêt international qui aurait été délivré contre lui dans le dossier FNM. En effet, le dossier FNM est cette fameuse épine dans le pied de l’homme qui lui vaut tous les problèmes dans son pays. Selon un rapport d’audit, un déficit d’environ 60 milliards aurait été constaté dans une période où Koutché était encore à la tête de la structure. Les autorités béninoises ont intenté une action en justice qui vient d’étendre, selon les supputations, ses tentacules. Toutefois, il faut retenir qu’aucune information officielle n’est encore parvenue de l’entourage de Komi Koutché, encore moins des autorités judiciaires béninoises pour situer l’opinion sur la situation.

Et alors ?

Situer sur une probable raison, on peut alors se demander ce qui pourrait suivre cette arrestation suite à un mystérieux mandat d’arrêt international de Komi. Deux scénarios probables ! Soit, les autorités espagnoles, refuseraient de mettre l’ancien argentier béninois à la disposition de celles béninoises, car elles auraient jugé que la procédure juridique n’a pas été respectée ou que l’interpellé ne bénéficierait pas d’une justice « juste », une fois extradé.

Soit, komi Koutché serait extradé vers le Bénin et remis à la disposition de la justice. Une seconde option qui ruinerait toute chance de ressortir libre de cette affaire, quand on sait que Komi devra faire face à la « très redoutée » Cour de répression des infractions économique et du terrorisme (CRIET), qui a  déjà informé d’une convocation à comparaître à lui adressée, pour se présenter à Porto-Novo le 18 décembre prochain. On se souvient de l’homme d’affaire Sébastien Ajavon qui y a écopé de 20 ans de prison dans un jugement par défaut où il n’était pas présent et a alors demandé l’asile politique en France.

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Dans tous les cas, l’ancien Directeur du Fond National pour la Microfinance (FNM) a du souci à se faire, selon plusieurs observateurs. Extradé ou non par les espagnols, ces observateurs pensent tous que Koutché ne pourra plus retourner au pays, au risque de se faire coffrer par les forces de l’ordre. Mais pourquoi s’il clame son innocence, ne vient-ils pas s’expliquer devant les tribunaux qui le réclament ? Pour les experts, innocent ou pas, il risque de subir le même sort que l’homme d’affaire Ajavon et de prendre aussi le numéro 20 collé sur le dos, sans possibilité de défense ni de recours.

La « Criet » ne dit-elle pas le droit ?

Une autre question à laquelle aucun consensus ne peut être trouvé entre ceux qui défendent le pouvoir en place au Bénin et les autres qui y sont opposés. Pour les uns, il est du devoir de l’autorité de faire appliquer la loi sur les personnalités qui « ont abusé du pays ». Mais les autres, les opposants, eux ils pensent qu’il s’agit (la CRIET) d’un instrument aux mains de Patrice Talon, pour effectuer une « vendetta » personnelle contre tous ceux qui peuvent se mesurer à lui.

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Il va sans dire, que, reconnu comme un des opposants les plus gênants pour le régime du « Nouveau départ » qui, pourrait ou voudrait bien prolonger ce nouveau départ au-delà de 2021, Komi Koutché, qui pourtant a fait profil bas depuis la cuisante défaite en 2016 de « Boni Yayi » à travers son Candidat Lionel Zinsou, fait partie des hommes dont il faut se débarrasser pour se frayer un chemin, voire, une autoroute.

Désormais entre survie et contre attaque

La dernière sortie du deuxième secrétaire exécutif du parti FCBE avait annoncé les couleurs et pose les jalons de la « guerre » qu’il a ouvertement déclaré au Chef de l’Etat et à son entourage. « Je suis prêt à le combattre…Et je le combattrai…Je ferai le combat avec mes militants, un combat démocratique », a-t-il annoncé avec fermeté lors de sa rencontre avec les béninois de l’Amérique du nord le samedi 08 septembre 2018.

Cette sortie qui semble répondre à ce qu’il appelle « acharnement et manœuvres politiques » contre sa personne, avait pour objectif de montrer à ses « adversaires » qu’il n’est pas ébranlé. En tous cas, c’est ce qu’il avait tenté de démontrer tant dans la forme que dans le fond de la rencontre avec les béninois de l’Amérique du nord le samedi 08 septembre 2018.

[su_heading size= »17″ align= »left »]À lire aussi : Bénin : Komi Koutché se dit prêt à combattre Patrice Talon (audio) [/su_heading]

Cet exercice n’a pas été visiblement à la hauteur lors de sa première sortie, un an après la prise du pouvoir par Patrice Talon. En effet, Il y a un an, on avait vu un Komi Koutché très technique dans son argumentaire. L’ex-ministre de l’économie et des finances avait réussi à démonter les prouesses économiques vantées par les autorités actuelles. Ce qui lui a valu l’admiration de plus d’un. Mais cette fois ci, on note quelques fausses notes qui laissent croire, qu’il n’est pas aussi droit dans ses botes tel qu’il a cherché à faire transparaître.

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