Bénin: invité à des échanges sur la charte des partis politiques, Akindès tacle l’ORTB

La charte des partis politiques a fait l’objet d’échanges le Dimanche 2 décembre 2018 sur la chaîne de télévision nationale de l’office de radiodiffusion et de télévision du Bénin (ORTB). Parmi les débatteurs, figurent l’ancien ministre Sylvain Akindès qui, avec le recul s’en prend à l’ORTB d’avoir organisé un débat de chiffonniers.

 » nous avons été convié à un débat sur une chaîne de télévision nationale. Ce fut, à notre avis, un débat de chiffonniers, visiblement commandité à des fins peu reluisants.«  C’est ainsi que l’ancien ministre du général Mathieu Kérékou, Sylvain Akindès pour ne pas le nommer s’est insurgé suite à l’émission à travers un post sur son profil Facebook. Dans sa publication, le ministre Akindès est visiblement choqué par la tournure qu’a pris l’invitation que l’ORTB lui a envoyé pour participer à ce débat sur la charte des partis politiques. Pour le ministre, la récupération et le traitement fait du débat par certaines presses au solde du pouvoir ont trahi les motivations qui ont conduits les journalistes de l’ORTB à organiser ce panel.

« Nos craintes ont été vérifiées par la direction du débat dont nous nous sentons obligé de parler ici, à notre corps défendant, obligé que nous sentons de rendre compte à nos amis de nos actions. » a t-il fait remarquer

Selon le ministre Sylvain Akindès, le choix des intervenants et l’orientation du débat démontrent sans nul doute que l’objectif de l’émission semble pouvoir se résumer à l’intention de présenter le Congrès de l’union progressiste qui s’est tenu du Samedi 1er au dimanche 2 décembre 2018 comme la preuve de «l’adhésion des populations» aux exigences de la loi portant charte des partis politiques. Pour Sylvain Akindès, en écartant soigneusement des «rebelles» du PRD, de l’UDBN et de l’AND, les organisateurs du débat enlevaient toute justification de la nécessité du débat puisque, à notre connaissance, personne du clan de ceux qui ne soutiennent pas systématiquement l’action du Chef de l’Etat n’a exposé les difficultés de remplir les conditions de la nouvelle loi; a précisé le ministre Sylvain Akindès. Lire ci-dessous un extrait de sa publication.

Le ministre Sylvain Akindès  sur le débat organisé par l’ORTB sur la charte du parti politique:

Un débat de chiffonniers
Dimanche 2 décembre 2018, nous avons été convié à un débat sur une chaîne de télévision nationale. Ce fut, à notre avis, un débat de chiffonniers, visiblement commandité à des fins peu reluisants.
Le sujet : mise en œuvre de la nouvelle charte des partis politiques.

Avant d’accepter d’y participer, nous avons pris soin de préciser à l’organisateur qui avait pris contact avec nous par téléphone, que nous voulions connaitre les identités des participants à cette sorte de panel. Deux des personnes sur les cinq en dehors des journalistes étaient physiquement connues de nous. Le souci principal qui a motivé nos précisions était qu’un certains nombre de médias nationaux, que nous soupçonnions d’être liés au service de propagande d’un clan politique par un contrat anesthésiant jouaient le jeu de créditer des schémas erronés de segmentation simpliste du paysage politique béninois.

Dans cette démarche, des médias nous invitent à des débats qui, pour certains, rencontraient les préoccupations de nos concitoyens, de notre point de vue évidemment.
Nos craintes ont été vérifiées par la direction du débat dont nous nous sentons obligé de parler ici, à notre corps défendant, obligé que nous sentons de rendre compte à nos amis de nos actions.
Nous pensions que les acteurs qui ont réagi en prenant des positions en toute souveraineté sur la fusion des partis qui ont pour dénominateur commun leur soutien aux actions du Chef de l’Etat seraient représentés. C’est en effet à leurs seuls niveaux qu’après la prise de la loi portant charte des partis politiques est apparue une difficulté de mise en œuvre. La principale nouveauté de la charte est, on le sait, les conditions exigées pour l’enregistrement des partis. Le nombre très élevés des membres fondateurs exigés a sans doute conduit à une panique au niveau de certains partis regroupés au sein des blocs de soutien au Chef de l’Etat. Ils en ont conclu de façon légère que la mise en œuvre de leur propre création signifiait l’exigence impérative de la fusion des partis qui existaient déjà. Une lecture plutôt curieuse de la loi. On en retient que c’est en fonction de ce clan de la classe politique principalement que la loi a été pensée ; une erreur ? C’est bien possible ; une forte probabilité est plus vraisemblable.

Là semble résider, en partie sans doute, la base du choix des intervenants, en écartant soigneusement des «rebelles» du PRD, de l’UDBN et de l’AND. En faisant un tel choix d’exclusion, les organisateurs enlevaient toute justification de la nécessité du débat puisque, à notre connaissance, personne du clan de ceux qui ne soutiennent pas systématiquement l’action du Chef de l’Etat n’a exposé les difficultés de remplir les conditions de la nouvelle loi.

L’objectif de l’initiative semble pouvoir se résumer à l’intention de présenter le Congrès de ladite «Union Progressiste» comme la preuve de «l’adhésion des populations» aux exigences de la loi et de son succès.
L’ont-ils bien lue d’ailleurs et sont-ils capables d’en expliquer des prescriptions ?
Le débat aura montré que non.

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