Bénin : lancement du recensement des artisans, à quoi aurait servi le RAVIP ?

Dans le cadre des élections consulaires à la Chambre des métiers de l’artisanat du Bénin et de l’élaboration d’un registre biométrique des métiers, le gouvernement béninois a décidé le 12 décembre 2018, de l’organisation du recensement des artisans. Un recensement qui pouvait s’inspirer du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (RAVIP) réalisé à coût de milliards de francs cfa il y a un peu plus d’un an.

Lancé le 1er novembre 2017 conformément aux dispositions de la loi 2017-08 du 19 juin 2017 portant identification des personnes physiques en République du Bénin, le RAVIP est un recensement de la population à partir d’informations nominatives, personnelles et biométriques. Selon les autorités gouvernementales, il permettra au pays de disposer de registres numériques communaux des personnes physiques qui serviront de base de données à la production des documents administratifs.

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« Avec le RAVIP, nous devrions avoir à l’avenir un seul numéro d’identification… nous devrions pouvoir faire les opérations que la modernité nous demande faire de manière simple. Nous devrions attendre de l’administration qu’elle aille vers les citoyens. Avec cette opération, où que nous soyons, l’administration pourra rendre les services les plus éminents aux citoyens », avait rassuré Joseph Djogbénou, alors garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la législation, le 1er novembre 2017 sur le plateau du journal de 20 heures de la Télévision nationale.

Début juin 2018, le gouvernement a annoncé la création de l’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP) qui a prioritairement pour attributions d’analyser et régler les difficultés d’application pratique et les modalités de gestion pouvant résulter des dispositions légales et réglementaires relatives au registre national et aux registres communaux du RAVIP. Sept (07) mois plus tard, l’ANIP ne semble pas encore porter de fruits.

« A quoi aurait servi le RAVIP si plus d’un an après sa réalisation, on ne peut en extraire la liste des artisans du Bénin ? ». C’est la question fondamentale qui a traversé l’esprit de nombre de béninois, ce 12 décembre 2018, à l’annonce gouvernementale du recensement, sur une période d’un mois, des artisans aux fins de disposer d’un registre des métiers d’où sera extrait une base de données pour la délivrance des cartes professionnelles d’artisans. Une  annonce qui déterre les vives critiques contre cet outil de développement longtemps décrié et taxé de fantoche par les opposants au président Talon . « Le contexte, l’opportunité et les conditions de réalisation en font déjà une véritable mascarade », fait observer l’analyste politique Olivier Dossou.

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