Bénin: l’extradition de Komi Koutché sera très compliquée selon le Pr Mohamed Aboudou

Suite à son arrestation le Vendredi 14 Décembre 2018 à Madrid en Espagne, les autorités béninoises ont entamé la procédure de l’extradition de l’ancien ministre de l’économie et des finances, Komi Koutché. Une procédure qui, selon le professeur Mohmed Aboudou n’est pas gagnée d’avance.

L’extradition de Komi Koutché, ministre de l’économie et des finances sous le président Thomas Boni Yayi ne serait pas un défi facile à relever par les autorités béninoises. Selon le professeur Mohamed Aboudou reçu au téléphone par des confrères, la police espagnole a fini sa mission depuis qu’il a réussi à mettre la main sur l’ancien argentier national qui était sous le coup d’un mandat d’arrêt international. A le croire, après la phase d’arrestation suit une seconde phase, celle d’extradition qui la plupart du temps est très compliquée.

« L’action de la police s’arrête à l’arrestation. Maintenant , il y a une seconde phase, la phase d’extradition qui est extrêmement compliquée. Puisqu’elle va se faire à coup de bataille juridique » affirme le Pr Mohamed Aboudou

Pour l’enseignant du droit humanitaire et analyste politique, après la requête de l’Etat demandeur, il faut qu’il apporte la preuve que sa requête est juridiquement fondée car le monde est aujourd’hui gouverné par ce qui est appelé le droit international des droits de l’homme. Aujourd’hui, poursuit-il, aucun pays ne peut extrader le citoyen d’un autre pays. Selon le professeur Mohamed Aboudou, l’Etat qui a reçu la requête d’extradition doit prendre toutes les mesures pour sauvegarder le droit de l’individu.

« C’est très long, la question d’extradition peut prendre un jour, une semaine et même plusieurs années »  indique le Pr Aboudou.

Dans certains cas, c’est le chef d’Etat du pays requis qui signe même l’acte d’extradition du citoyen concerné. C’est une affaire assez sérieuse. Par ailleurs, explique le Pr Mohamed Aboudou, il faut que le Bénin ait un accord d’extradition avec l’Espagne pour que l’extradition devienne possible. C’est donc un dossier très compliqué; martèle l’enseignant de droit.

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La première complication selon le professeur, c’est que Komi Koutché n’a plus de passeport puisque le Bénin avait annulé son passeport. Sur la base de quoi va-t-il prouver aux autorités espagnoles que la personne dont l’extradition est exigée est un béninois? s’interroge l’analyste politique. La deuxième complication selon le Pr Mohamed Aboudou, c’est que l’ex argentier national se déplace actuellement avec un passeport diplomatique délivré par les autorités togolaises. Puisque la double nationalité n’est pas interdite au Bénin, Komi Koutché peut être considéré comme béninois et togolais. Là, affirme-t-il, les choses se complique davantage parce qu’il s’agit désormais d’une affaire entre le Togo et l’Espagne. Le professeur de droit humanitaire à l’ENAM, conclut que l’extradition de Komi Koutché pour le Bénin n’est pas pour bientôt.