Bénin – Procès ICC Services: les clarifications sur l’action en justice de Boni Yayi (vidéo)

Par une déclaration de presse faite ce 24 décembre 2018 à Cotonou, l’avocat conseil de Boni Yayi, Me Renaud Agbodjo, a apporté des clarifications sur l’action judiciaire intentée par l’ancien chef d’Etat contre l’ancien procureur de la République, Georges Constant Amoussou, dans le cadre du procès ICC Services.

Le 17 décembre 2018, le procès de l’affaire ICC Services, du nom de la principale structure illégale de placement d’argent, est ouvert à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Après trois (03) jours de procès, des informations selon lesquelles l’ancien chef d’Etat, Boni Yayi, aurait « assigné en diffamation » certains accusés et témoins sachant pour avoir fait sur sa personne des déclarations non avérées, ont été diffusées par plusieurs médias locaux. Ces informations qui n’avaient été confirmées par aucune source proche de Boni Yayi avaient laissé libre court à toutes formes d’affirmations et d’interprétations.

C’est donc pour situer l’opinion publique sur la réelle nature de l’action judiciaire intentée par l’ancien chef d’Etat que les avocats de Boni Yayi, par la voix de Me Renaud Agbodjo, ont, à travers un point de presse, expliqué les fondements juridiques et sociaux de ladite action judiciaire. A en croire Me Agbodjo, contrairement aux informations relayées, il s’agit plutôt d’une plainte de Boni Yayi, avec constitution de partie civile, pour faux témoignage à l’encontre de l’ancien Procureur Général Georges Constant Amoussou, pour avoir affirmé sans ambiguïté lors du procès ICC Services que « Le promoteur de ICC-SERVICES est bel et bien monsieur Thomas Boni Yayi avec la complicité de ses collaborateurs… ».

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« Ces allégations et insinuations ont été faites sous serment, à une audience non seulement publique, mais de surcroît retransmise en direct sur plusieurs chaines de radios du Bénin », a fait observer Me Agbodjo qui précise que la plainte de l’ancien chef d’Etat, avec constitution de partie civile a été adressée au Président du Tribunal de Première Instance de Première Classe de Cotonou, sur le fondement de l’article 361 du Code pénal qui dispose : « Quiconque sera coupable de faux témoignage en matière criminelle, soit contre l’accusé, soit en sa faveur, sera puni de la peine de la réclusion… ».

Justification juridique et sociale de la plainte de Boni Yayi (verbatim)

Dans une atmosphère sociale lourdement chargée par la réouverture de cette affaire dont les séquelles tardent à cicatriser dans les familles disloquées et meurtries du fait de ce drame économique, ces affirmations, au demeurant pures affabulations mensongères, s’écartent à tout point de vue de la vérité, mais plus gravement, tendent à présenter et installer Mr Thomas Boni Yayi  dans l’inconscient collectif, comme la source de cette escroquerie à grande échelle.

Il ressort des auditions, qu’aucun élément de preuve n’a ni été requis par le tribunal, ni par les avocats des parties au procès, ni été apporté par l’ex Procureur général, dont la fonction et le grade antérieurs renforcent l’obligation de prudence dans de tels cas, pour ne pas nuire par une telle attitude dolosive à une atteinte à l’honorabilité et à la réputation de notre client. A notre surprise, ni la Cour, ni le procureur spécial, et dans une moindre mesure les avocats ayant adressé des questions au témoin, qui doivent s’assurer de la véracité des faits allégués par un témoin, et enclencher une action publique au besoin, n’ont encore veillé à l’exigence de la vérité.

Cette situation pourrait instiller dans la conscience collective que lesdites affirmations faites par Monsieur Georges Constant Amoussou seraient fondées d’une façon ou d’une autre, et exposer ainsi notre client à la vindicte populaire et aux accusations de tout genre, si ce n’est la véritable finalité recherchée à travers la retransmission en direct dudit procès sur les ondes de radios.

Requête de Boni Yayi (verbatim)

Notre client requiert de la justice qu’elle pallie à l’abstention du Tribunal connaissant du procès ICC, notamment en matière d’exigence de preuves en soutien des allégations des témoins, sachant, et accusés. Notre client, convaincu que la recherche de la vérité et l’administration de la bonne justice doivent habiter la CRIET et chaque acteur, notamment par l’invitation au respect du principe sacro-saint du serment prononcé, demande au Tribunal, réparation au franc symbolique.

La solennité de la tenue de cette audience, ajoutée à la gravité de ce drame économique qui a laissé des séquelles dans les familles, méritent que la plus grande rigueur dans la recherche de la vérité soit observée pour ne pas laisser place à des « jugements populaires hâtifs ». A cet effet, une équipe a été mise en place pour les besoins et à la demande de notre client, pour, tout le long du procès heureusement retransmis par plusieurs media, relever et donc poursuivre tout acte ou propos qui serait constitutif d’atteinte à son honneur et sa réputation, en cas d’abstention de la CRIET à se saisir d’office de telles infractions.

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