Bénin – Richard Azandossessi: “Aujourd’hui, ce sont les stagiaires qui animent les services du trésor”

Dans une interview accordée à une radio de la place, le Secrétaire Général du Syndicat National des Agents de la Trésorerie du Bénin (SNATB), Richard Azandossessi s’est prononcé sur la gestion du pays par le gouvernement de la rupture notamment sur la situation des travailleurs.

Pour le Secrétaire général du Syndicat National des Agents de la Trésorerie du Bénin (SNATB), Richard Azandossessi, il y a une pléthore de dispositions relativement aux droits des travailleurs. Mais il pense que de véritables problèmes se posent en matière de la qualité de la protection du travailleur.  “Quand, je prends par exemple les contrats à durée déterminée qu’on peut renouveler ad vitam æternam ça ne protège pas l’employé. Ça le met dans un inconfort total et cela a naturellement un impact négatif sur le rendement”, a-t-il fait savoir. Selon lui, les sociétés qui désirent s’installer au Bénin ont plus besoin de la signature de l’Etat. “Elles ont plus besoin de savoir si nous avons de la sécurité, de l’énergie, de savoir si l’Etat ne recourt pas à l’exception d’inexécution en matière de contrat administratif. Les investisseurs ont plus besoin de ces garanties que des employés.”, a-t-il souligné.

Il dénonce également l’encadrement du droit de grève aux travailleurs. “J’en ris quand je regarde le texte parce qu’il y a beaucoup d’autres antidotes à part la grève. Il y a beaucoup d’autres choses qui feront mal. Je ne sais pas si l’Etat béninois se mire dans les dispositions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) », déplore le syndicaliste. Selon lui, la nouvelle loi sur l’encadrement de la grève comporte beaucoup de failles que les travailleurs sauront exploiter au moment opportun. “Ce texte a ses limites que les travailleurs vont exploiter à la longue parce que tout ce qu’on doit mettre comme balise avant de prendre ce texte n’a pas été mis”, a-t-il soutenu.

Gestion des ressources humaines

En matière de gestion des ressources humaines, j’ai suivi pour la première fois le Président quand il était à Paris avec Monsieur DJOGBENOU sur son ambition d’être Président de la République. Quand il discutait avec la diaspora, il a dit qu’il fera des appels à candidature pour les postes de régies, impôts, trésors et douanes. Nous en sommes où?”, s’interroge le syndicaliste qui dénonce un simulacre d’appels à candidatures pour les Daf et les Coordonnateurs de projets mais dont les résultats ne sont toujours pas disponibles. “On dit qu’ils sont à l’étape d’enquête. Mais depuis là, on a jamais eu les résultats. Sûrement que les résultats n’ont pas reflété ce qu’on voulait, (…). Un peu partout dans l’administration, il y a des problèmes de gestion des ressources humaines”, a insisté Richard Azandossessi.

A l’en croire, au niveau du trésor public, il se pose avec acuité un problème de ressources humaines de qualité. “Chez nous par exemple, nous avons crié depuis plus d’un an que nous avons besoin de 200 agents pour le trésor public. Nous avons écrit… Des gens ont étudié et sont à la maison alors qu’ils sont prêts à passer des concours” a-t-il souligné. Et de poursuivre: “Aujourd’hui, ce sont les stagiaires qui animent les services du trésor. Et nous brassons des informations assez sensibles pour des gens qui sont stagiaires et qui viendront faire trois mois...”. Il invite ainsi les autorités à penser au recrutement de ressources humaines de qualité pour le renforcement des activités au niveau de cette structure.

Les propositions de Richard Azandossessi

Par ailleurs, le Secrétaire Général du SNATB, Richard Azandossessi n’a pas manqué de faire des propositions au gouvernement actuel et à son chef pour l’amélioration de la gouvernance. “Aujourd’hui, la population se demande ce qui se fait réellement. Ce que le Président doit faire pour réussir, ce n’est pas nécessairement des actions populaires mais on doit voir dans notre pays un grand mouvement de transaction. C’est à dire que le secteur tertiaire doit bouger, le transport, l’hôtellerie, le tourisme, la vente, les services. On doit sentir une grosse activité et là, je pense que les uns et les autres même s’ils ne sont pas fonctionnaires et qu’ils sont sûrs de venir avec leurs produits vivriers les écouler sur un marché et de rentrer, je pense que tout ira normalement. Mais les grands travaux d’abord parce qu’ils génèrent beaucoup d’autres emplois indirects”, a-t-il souligné.

Il propose également au pouvoir en place de réorganiser le secteur agricole. “Ce n’est pas seulement le coton, l’acadjou. Il faut tout mettre en filière”, a-t-il conclu.

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