Côte d’Ivoire: Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Konan Bédié, vers une alliance contre Ouattara ?

Le désormais principal parti d’opposition au régime du président Alassane Ouattara, le PDCI, a, par la voix de son président Henri Konan Bédié, annoncé jeudi soir sur France 24, que l’ancien président de la république Laurent Gbagbo, serait prêt à soutenir une alliance avec son parti pour une bataille contre le RHDP à la prochaine présidentielle du pays.

« Je l’ai informé, il m’a récemment donné son accord pour contacter le FPI », le Front populaire ivoirien de Gbagbo, sur la formation d’une « plate-forme commune » pour affronter le président Alassane Ouattara et ses partisans lors des élections de 2020, a déclaré Bedie à la chaîne France 24 dans une interview diffusée jeudi soir. L’ancien chef d’État de 1993 à 1999 est à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), allié jusqu’en août au Rassemblement des républicains (RDR) de Ouattara. « Il y a des contacts préliminaires entre le PDCI et le FPI », a confirmé le porte-parole du FPI, Franck Anderson Kouassi. « Les discussions vont continuer. » Kouassi a refusé de discuter d’une alliance dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Premier producteur mondial de cacao, de café et de bois, la Côte d’Ivoire se remet d’une guerre civile marquée par des divisions territoriales et ethniques sous le règne de Gbagbo en 2000-2010.

Après une élection présidentielle qu’il a gagnée selon ses partisans, Gbagbo a été contraint de démissionner en mars 2011 par des troupes soutenant Ouattara. Il a ensuite été traduit devant la Cour pénale internationale à La Haye où il a été jugé pour crimes contre l’humanité, y compris le meurtre et le viol commis par ses loyalistes. « Cela fait sept ans que Laurent Gbagbo est en prison. Quels que soient les crimes qu’il a commis, cela suffit pour que justice soit rendue », a déclaré M. Bedie à France 24. « J’espère vivement qu’il sera libéré et rentrera chez lui en Côte d’Ivoire. » Les avocats de Gbagbo ont demandé jeudi à la CPI, la libération sous caution de leur client « âgé et fragile », 73 ans. Ils ont affirmé qu’il n’y avait aucun risque de fuite, mais sept ans plus tard, « une personne âgée en détention vieillit plus vite ».

Bedié a également fait appel au président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, qui dirigeait les forces rebelles pendant la guerre, avant de rejoindre le gouvernement dirigé par Gbagbo. Soro est membre du RDR, mais selon certaines rumeurs, il se serait brouillé avec Ouattara et aurait peut-être ses propres ambitions présidentielles.

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