Côte d’Ivoire: libération de Laurent Gbagbo, la fake news qui a enthousiasmé Yopougon

Suite à l’annonce erronée de la libération provisoire de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, des milliers de personnes ont rallié les rues et ruelles de Yopougon, grand quartier populaire d’Abidjan, et fief de Gbagbo pour manifester leur joie. Selon AFP, ses partisans, dont beaucoup grimés avec du kaolin, symbole de réjouissance, formaient des cortèges joyeux, salués par les coups de klaxon des automobilistes.

Pour une faute de prudence, l’ex-première dame de la nation ivoirienne Simone Ehivet Gbagbo, a annoncé la libération ce vendredi 15  décembre 2018 aux journalistes et dans une vidéo sur son compte Facebook, avant de supprimer la vidéo un peu plus tard, car « aucune décision » n’ayant été prise, selon un porte-parole de la CPI. Mais, c’était déjà trop tard, l’annonce erronée de la première dame s’est très vite propagée telle une traînée de poudre dans chaque périmètre de Yopougon, fief de Laurent Gbagbo voire au-delà des frontières de la nation ivoirienne. Ainsi, des milliers de militants et sympathisants émus par l’annonce erronée de Simone Gbagbo, sont descendus dans les rues de Yopougon pour célébrer la libération provisoire de leur leader charismatique.

« Grimés avec du kaolin, symbole de réjouissance, des militants et sympathisants du Front populaire ivoirien (FPI), formaient des cortèges joyeux, salués par les coups de klaxon des automobilistes et des slogans: « Gbagbo libéré », « Laurent Gbagbo président » « On aime Gbagbo! », lançaient-ils pèle-mêle dans la foulée pour confirmer leur euphorie, rapporte AFP qui ajoute que; « Des centaines de jeunes lycéens ou collégiens, dont beaucoup dans leurs uniformes, défilaient aussi ».

« Après sept ans en prison, on a besoin de voir Gbagbo. Ses petites sœurs, ses grandes sœurs, ses enfants, son papa, sa maman veulent le voir! Il a besoin de son pays! Gbagbo! Ble Goudé! On a besoin d’eux », crie Estelle Sahe, 28 ans, coiffeuse, entourée d’une foule qui grandit, citée par AFP.

Un peu plus loin, Blandine Drogba, commerçante, a les yeux mouillés : « Je pleure parce qu’il m’a manqué. Il a été entre quatre murs pendant longtemps. Mon cœur est libéré »(… ), informe AFP. Cette dernière sera appuyée par un autre ivoirien qui estime que la justice est faite : « Je me sens libre. La Côte d’Ivoire est libérée. Une injustice est réparée. Beaucoup sont morts? Il y a de l’espoir », souligne quant à lui Casimir Apea, professeur retraité qui ajoute: « Regardez la foule, personne ne les a appelé, c’est de la joie pure! », note la même source qui précise que plusieurs quartiers tels CP1, Kouté sont également sur le coup de l’euphorie.

Pour rappel, l’ex-président de la Côte d’ivoire Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, fidèles à l’ancien président, sont poursuivi depuis janvier 2016, devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l’Humanité commises lors des violences post-électorales entre 2010 et 2011 qui avaient fait 3.000 morts. Une audience s’est tenue jeudi à la CPI sur une demande de libération provisoire de M. Gbagbo. Après plusieurs années de procès, la CPI doit en principe rendre sa décision sur le fond en mars 2019.

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