CPI – Procès Gbagbo: les demandes d’acquittement doivent« être décidées sans plus attendre »

La juge Olga Herrera de la cour pénale internationale (CPI) a affirmé son opposition à la tenue de l’audience sur la liberté provisoire ou conditionnelle de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, voulue par la majorité des juges de la chambre chargée du dossier et qui devrait se tenir jeudi. Elle explique les raisons de son opposition dans une déclaration relayée par Koaci.

Les juges dans leur majorité ont programmé une audience pour jeudi à la CPI, pour statuer sur une probable remise en liberté provisoire des deux plus célèbres prisonniers de la Haye, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Cette procédure n’est pas du goût de la juge Olga Herrera qui, même si elle comprend que ses deux autres confrères Cuno Tarfusser et Geoffrey Henderson veuillent contrôler la détention de l’accusé à ce stade de la procédure, estime que la procédure en suspens, la demande d’acquittement, devrait être menée à terme sans interférence.

 « Bien que je convienne que la Chambre conserve le pouvoir d’examiner la détention à l’avance et que l’accusé a le droit de demander sa libération, dans ce cas particulier. En l’espèce, la Chambre doit tout d’abord se prononcer sur les deux demandes en suspens relatives à un acquittement. La Chambre a reçu toutes les observations écrites et orales nécessaires pour délibérer et se prononcer sur les demandes de la Défense. Comme l’a noté la majorité, aucune date n’a été fixée pour la présentation des preuves par la Défense », explique la juge Herrera dans sa déclaration.

Elle poursuit son argumentaire en soulignant que « ils n’ont pas demandé de libération provisoire ou conditionnelle », parlant des avocats des deux prisonniers. Pour elle donc, statuer sur une éventuelle liberté provisoire n’est qu’une perte de temps alors qu’ils peuvent directement se focaliser sur les demandes formulées. « Ce qui est nécessaire et doit être décidé sans plus attendre, ce sont les deux demandes en instance de la Défense. La décision de la majorité de déclencher de son propre mouvement à ce stade du réexamen de la détention proposé n’est pas motivée », soutient-elle en mettant l’accent sur le fait que cette nouvelle procédure pourrait évincer celle en cours et les requêtes de la Défense, en instance devant les juges depuis juillet 2018, pourraient être encore retardées.

 « Un procès dans lequel une requête d’acquittement est pendante et où les délibérations sont en cours risquerait de prédéterminer (ou du moins semblant de prédéterminer) les questions liées aux deux demandes en instance de la Défense (…) Par conséquent, pour préserver l’intégrité de nos délibérations en ce qui concerne les demandes en instance de la Défense et pour l’équité de la procédure, je ne puis souscrire à la décision de la majorité d’organiser cette audience à ce stade de la procédure », a conclu la juge Olga Herrera.

Après sa déclaration, la chambre préliminaire n’a fait aucune observation et l’audience à huis clos sur la liberté provisoire et conditionnelle de Laurent Gbagbo et son bras droit, Charles Blé Goudé, est maintenue pour l’heure au jeudi 13 décembre 2018 à 10 H Gmt à la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye.

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