Gabon – Santé d’Ali Bongo: «si vendredi nous sommes toujours sans réponse, des actions fortes seront menées »

Les gabonais semblent ne plus croire en leurs autorités politico administratives. Mardi, la société civile a interpellé la présidente du Sénat lui demandant d’aller s’enquérir des nouvelles réelles du président Ali Bongo, par elle-même et de venir rendre compte au peuple.

La considérant comme la seule autorité politique habilitée à rendre fidèlement compte aux Gabonais, la société civile du pays composée de plusieurs organisations dont la très influente confédération Dynamique unitaire, a saisi dans un document, la présidente du Sénat, sur l’absence d’Ali Bongo du Gabon depuis plus de deux mois. Exprimant des doutes relatifs aux différentes informations apportées par la communication présidentielle dont de rares images du président convalescent à Rabat, ces organisations ont demandé à la présidente du sénat d’aller voir ce qu’il en est du président et de venir rendre un compte fidèle.

Dans une interview accordée à l’hebdomadaire La Loupe, Jean-Rémy Yama, le leader de la confédération syndicale Dynamique unitaire explique que « toutes les images ou vidéos montrées par les médias nationaux ne résistent pas à une analyse objective. Les soutiens apportés à ces images et vidéos par l’Exécutif sont sujets à caution». Poursuivant, il préconise donc que « pour rassurer le peuple, la seule institution qui peut parler (au nom du chef de l’Etat) est le Sénat, qui assure en même temps les prérogatives de l’Assemblée nationale. Le Sénat a toute la légitimité et la légalité pour mettre en place une commission parlementaire composée de groupes siégeant en son sein (majorité, opposition) pour s’enquérir de l’état de santé réel d’Ali Bongo Ondimba, en se rendant au lieu exact où il se trouve et venir rendre compte au peuple».

«Si vendredi 21 décembre 2018, nous sommes toujours sans réponse, alors des actions fortes seront menées car cela voudrait dire qu’ils ont des choses à cacher. Et là, nous ne porterons plus de gants».

Une proposition qui n’est pas sans avertissement des organisations de la société civile ; la DU prévient que si la démarche parlementaire échoue, elle déduira qu’«Ali Bongo Ondimba est incapable physiquement et/ou mentalement de diriger le Gabon». La présidente du Sénat Lucie Milebou-Mboussou répondra-t-elle favorablement à la demande d’audience qu’on également adressée les organisations de la société civile, parallèlement à leur demande de mise en place d’une commission parlementaire devant se rendre à Rabat ? Une question que se posent les médias gabonais et dont plusieurs observateurs aimeraient aussi en connaître la réponse.

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