« Gilets jaunes » : face aux vieux démons de la France, Macron a-t-il assez de « couilles » ?

Le mouvement « Gilets Jaunes »  prend de plus en plus une tournure de révolte populaire et les revendications des manifestants évoluent avec la colère. Cette situation révèle une face de la France que les politiques et les dirigeants ont tout fait d’étouffer au fil des ans, afin de sauver les apparences d’une France civilisée et meilleure que les autres pays. Plusieurs questions commencent à se faire entendre sur la gestion de cette crise par le gouvernement et la capacité de son chef, le président Emmanuel Macron à le résoudre rapidement.

A la suite des événements de Samedi 1er décembre, le président de la République Emmanuel Macron, alors en Argentine dans le cadre du sommet du G20, a déploré le comportement des manifestants, déclarant qu’ils ont « trahis » leur cause en faisant usage de violence. Le président a toutefois martelé qu’il n’accepterait pas la violence et que les personnes qui seraient reconnues coupables de comportements violents seront mises à la disposition de la justice française. Rentré au pays dimanche, Macron a convoqué une réunion de crise après avoir effectué une visite à l’Arc de Triomphe, là où, samedi à Paris, les manifestants ont tout mis à sac. Il n’a d’ailleurs pas jugé utile de s’exprimer à l’issue de cette réunion de crise avec le ministre de l’intérieur.

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Il s’agit là, d’un premier vrai test de gestion de crise pour le jeune président de France qui, jusque-là, essayait tant bien que mal de diriger des citoyens qui lui font de moins en moins confiance. Comment le président arrivera-t-il à bout de ce mouvement d’humeur sans pour autant reculer dans ses réformes ? Une question qui, dans les prochains jours, aura une réponse satisfaisante pour tous ceux qui se la posent car, des décisions seront prises par le gouvernement et des propositions seront faites afin d’en finir ou d’amenuiser la force du mouvement. Toutefois, donneuse de leçon et critique parfois gênant, de la gestion des autres (surtout des gouvernements africains), la France doit faire face à ses propres démons qui se révèlent et démontrer qu’elle a déjà fini « de balayer sa cour » avant de se prononcer sur celle des autres, la « charité bien ordonnée commençant pas soit même » dit-on.

Les pays africains et les observateurs

Ce mouvement d’humeur dénomme Gilets Jaunes » constitue un défi important que le président Macron doit, à tout prix, relever pour continuer à prétendre être le « super dirigeant » de la très parfaite France qui n’a jamais rien à se reprocher mais qui trouve toujours des poux dans les cheveux des autres. Le président doit, cette fois, faire preuve d’un peu de retenue et de pragmatisme dans sa gestion plutôt théorique et « rêvée» de la France, afin de ne pas se retrouver dans un cul de sac ou carrément dans une impasse.

Les pays africains doivent se frotter les mains en attendant de voir ce que fera le « grand maître », leur modèle volontaire ou forcé, pour contenter ses citoyens et ramener de l’ordre dans le pays ; quand on sait que ces pays (africains) sont confrontés très souvent à de tels soulèvements de la masse populaire et que l’intervention policière pour disperser ou tuer dans l’œuf les manifs, est souvent critiquée par cette même France dont les flics n’ont pas fait dans la dentelle pour disperser les Gilets jaunes samedi à Paris.

De toute évidence, le président et son gouvernement ont déjà fait un faux pas. Le mouvement, la colère de français, n’aurait pas atteint ce degré si dès le début, il (le gouvernement) avait tenté d’écouter pour de vrai les manifestants au lieu de répéter à tout bout de champs que le « gouvernement ne reculera pas ». Plusieurs observateurs pensent qu’Emmanuel Macron, loin d’être un vrai leader, n’est qu’une marque, une fabrication politique au profit des riches et des plus puissants. Il va sans dire qu’au-delà de ses airs, à la limite « prétentieux », Emmanuel Macron doit se passer de son caractère suffisant de français typique, pour « être le président de la république », celui de tous les français et les écouter sans distinction de classe sociale; un exercice qu’il doit faire sans pour autant affaiblir l’institution qu’est l’Etat. Dans tous les cas, Macron a tout fait pour avoir les projecteurs du monde sur lui depuis son élection et donc, il n’a pas le droit à l’erreur car cela serait fatal tant à lui qu’à la France.

Le mouvement « Gilets Jaunes »

Le mouvement des Gilets jaunes, du nom des gilets de haute visibilité de couleur jaune portés par les manifestants, est un mouvement de protestation, non structuré, apparu à la fin de l’année 2018 en France, dans la plupart des départements. Il s’est étendu, dans de moindres proportions, en Belgique et dans d’autres pays européens. Au départ centrée sur la hausse des prix du carburant automobile (elle-même liée pour partie à l’augmentation de la taxe sur les produits pétroliers), la contestation s’élargit rapidement à d’autres revendications, portant sur le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires, notamment rurales et périurbaines, ou encore la démission du président de la République française, Emmanuel Macron.

À la manière d’une jacquerie, cette mobilisation trouve son origine dans la diffusion sur les réseaux sociaux d’appels de citoyens à manifester. Présentée par les médias comme spontanée et non partisane, elle s’organise autour d’une première manifestation nationale le 17 novembre 2018, qui se répète les samedis suivants jusqu’au 1er décembre quand se produisent à Paris des scènes d’émeutes d’une rare violence. À cette date, on compte deux morts et des centaines de blessés ainsi que d’importants dégâts matériels, en particulier à Paris du fait de casseurs. Des centaines de manifestants sont arrêtés. Le mouvement, qui reçoit le soutien de la majorité de l’opinion publique, suscite l’attention de la classe politique. Il est ouvertement soutenu par plusieurs dirigeants de partis politiques d’opposition (notamment Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Laurent Wauquiez et Jean Lassalle).

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