Le nouveau « plan stratégique » des USA pour l’Afrique dévoilé

Les Etats-Unis ont dévoilé ce jeudi 13 décembre 2018, leur nouvelle stratégie pour le continent africain. Elle vise notamment à conditionner les financements par les résultats qu’ils permettent d’obtenir et aussi, à revoir les missions des USA qui s’étendent sur de longue période en Afrique.

Face aux projecteurs médiatiques à Washington, le conseiller national à la sécurité John Bolton, a levé un coin de voile sur la nouvelle stratégie américaine pour le continent noir. A l’en croire, l’administration américaine entend revoir l’aide qu’elle accorde à l’Afrique. Il a par ailleurs, remis en cause les missions de maintien de la paix de l’ONU, en particulier celles qui s’étendent sur de nombreuses années. Il entend réévaluer le soutien américain à ces missions et a profité pour tirer à boulet rouge sur la Chine et de la Russie en Afrique.

 « La Chine a recours à des pots-de-vin, à des accords opaques et à l’utilisation stratégique de la dette pour maintenir les États d’Afrique captifs des exigences de Pékin », affirme John Bolton. Le conseiller américain à la sécurité nationale accuse aussi Moscou de corruption, rapporte rfi. « Les Russes échangent des ventes d’armes et d’énergie contre des votes aux Nations unies », assure John Bolton.

Poursuivant dans sa déclaration, le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton, a pointé du doigt, la politique d’intervention de la Russie et de la Chine en Afrique. Selon lui, ses interventions constituent une menace pour les USA sur le plan sécuritaire. « Les pratiques prédatrices de la Chine et de la Russie freinent la croissance économique en Afrique, menacent l’indépendance financière des pays africains, entravent les possibilités d’investissement des États-Unis, entravent les opérations militaires américaines et constituent une menace importante pour la sécurité nationale des États-Unis. », a ajouté John Bolton  cité par rfi en prenant pour exemple le cas de Djibouti où la Chine a établi une base militaire en 2017, non loin d’un camp militaire américain. Il a mis en garde contre un projet chinois de reprise du port de Djibouti, qui entraînerait, dit-il, un basculement du commerce maritime de la région en faveur de Pékin.

L’administration américaine veut des résultats en contrepartie de l’aide dispensée

Dorénavant, les aides américaines à l’endroit de l’Afrique seront taillées sur mesure, notamment en fonction des résultats : « Malheureusement, des milliards et des milliards de dollars de l’argent des contribuables américains n’ont pas produit les effets escomptés », a déploré John Bolton qui ajoute que ses aides n’ont paradoxalement pas pu vaincre les maux auxquels elles étaient destinées: « Elles n’ont pas mis fin au fléau du terrorisme, du radicalisme et de la violence. Elles n’ont pas empêché d’autres puissances, comme la Chine et la Russie, de profiter des États africains pour accroître leur propre pouvoir et leur influence. Et elles n’ont pas conduit à une gouvernance stable et transparente, à la viabilité économique et à un développement croissant dans toute la région », note John Bolton.

Aussi, le conseiller précise que : « Désormais, les États-Unis ne toléreront plus ce modèle ancien de l’aide sans effet, de l’assistance sans obligation de rendre des comptes et du secours sans réforme (…)Notre priorité est de veiller à ce que tous les fonds d’aide des États-Unis envoyés en Afrique soient utilisés de manière efficace et efficiente pour promouvoir la paix, la stabilité, l’indépendance et la prospérité dans la région. Cette administration ne permettra pas que l’argent durement gagné par les contribuables serve à financer des autocrates corrompus, qui l’utilisent pour remplir leurs coffres au détriment de leur peuple, ou commettent des violations flagrantes des droits de l’homme. », rapporte rfi.

Remise en cause les missions de maintien de la paix de l’ONU

Malheureusement, constate le conseiller, trop souvent aux Nations unies, établir et déployer une mission de maintien de la paix met fin à tout processus de réflexion créative. Pour John Bolton, « il faut se concentrer sur la résolution des conflits pour assurer le succès de ces missions. Le succès n’est pas simplement la poursuite indéfinie d’une mission ».

Le Sahara occidental est mon exemple préféré parce que j’ai participé à l’élaboration du mandat de la force de l’ONU déployée sur place. 27 ans plus tard, le statut de ce territoire n’est toujours pas résolu. Honnêtement, 27 ans de déploiement de ces forces de maintien de la paix ! 27 ans et elles sont toujours là ! Comment peut-on justifier cela ? Est-ce qu’il n’y a pas un moyen de résoudre ce conflit ?

« Les ressources, le temps et l’attention que l’on consacre aux forces de maintien de la paix seraient beaucoup  plus productifs s’ils étaient utilisés pour le développement et l’amélioration de la situation économique des gens de la région. Si l’on résout les conflits, on libère des ressources économiques et politiques pour d’autres finalités. Cela devrait être notre objectif. » va poursuivre John Bolton.

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