Nigeria: l’armée demande le départ d’Amnesty International

Suite à la publication ce lundi 17 décembre 2018 du rapport de l’ONG Amnesty International dénonçant l’inaction des autorités dans le conflit entre agriculteurs et éleveurs, qui a fait 3600 morts depuis 2016, l’armée nigériane n’a pas tardé à réagir. Cette dernière demande le départ pur et simple de l’ONG Amnesty International.

L’armée nigériane a appelé à « fermer les bureaux d’Amnesty International » à Abuja, après le dernier rapport de cette ONG. En effet, le rapport en question, révèle que près de 4 000 personnes sont mortes en trois ans dans des affrontements entre agriculteurs et éleveurs au Nigeria. Mais, pour l’armée et le gouvernement nigérian, ce rapport qui pointe du doigts  l’incapacité du gouvernement et de l’armée à protéger sa population, est infondé et n’incarne pas du tout la réalité.

Pour le brigadier général John Agim, directeur de l’information militaire, le rapport de l’ONG d’Amnesty International est incendiaire et à la fois mensonger : « Cette année, nous avons eu droit à presque un rapport par mois ! Suivant le principe que plus vous répéter un mensonge, plus il devient une vérité, accuse-t-il. Nous avons là une ONG internationale qui nous décrit comme des gens non civilisés qui ne savent pas prendre soin de leur propre population. Amnesty International n’apporte rien à notre pays, ils n’ont rien à faire ici. », rapporte Pressafrik.
De même, le bureau du président Muhammadu Buhari, en lice pour sa réélection, a mis en garde l’ONG, qu’il accuse aussi de saper le moral des troupes, sans pour autant donner d’indications sur une éventuelle fermeture.

Cependant, la présidente d’Amnesty International au Nigeria Osai Ojigho, de son côté, dément toute accusation et estime qu’à aucun moment, les rapports de l’ONG n‘ont pour but de stigmatiser les militaires.

« Ces attaques sont utilisées comme une tactique pour inciter les gens à détourner le regard des vrais problèmes que nous exposons, réagit-elle. Je ne pense pas que l’armée ait le pouvoir de fermer les bureaux d’une organisation. Si Amnesty International devait fermer ses portes, cela enverrait un message très négatif à la communauté internationale. », a-t-elle déclaré.  

 

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