RDC: le report incessant de l’élection présidentielle inquiète

Au Congo-Kinshasa, la présidentielle, reportée une deuxième fois à dimanche prochain 23 décembre et dont les campagnes sont toujours en cours, connait encore un troisième report d’une semaine.

Les présidentielles congolaises qui ont été reportées deux fois et annoncées pour se tenir Dimanche prochain 23 décembre sont reportées pour une troisième fois. Ce énième report serait dû à un incendie qui aurait abîmé 2/3 du matériel électoral. Qu’à cela ne tienne, les élections finiront par avoir lieu.

C’est 40 millions d’électeurs qui sont attendus dans le cadre de cette consultation électorale, occasion pour une transmission pacifique et démocratique du pouvoir. Ce serait une première dans l’histoire de ce géant de l’Afrique qui n’a jamais connu une transition pacifique depuis son accession à l’indépendance en 1960. En effet, dès les premières heures de l’indépendance, l’ancienne puissance coloniale, la Belgique et ses collaborateurs congolais, ont empêché toute velléité démocratique.

A preuve, l’assassinat en 1961 de Patrice Lumumba, héros de l’indépendance et grand défenseur de la libération du noir vis à vis de la domination occidentale (externe) et interne. Depuis son assassinat, ce pays est devenu l’un des plus instables en Afrique depuis l’avènement des indépendances. Et nul ne saurait prédire l’issue des élections prochaines surtout que Joseph Kabila n’a pas renoncé au pouvoir de son plein gré. Et les reports viennent confondre l’opinion internationale sur ce qui se trame du coté du gouvernement. La communauté internationale s’inquiète déjà qu’au delà de ce report, il y ai des actes de violence comme d’habitude en période électorale au Congo.

Entre autres signes d’inquiétude les États-Unis ont ordonné le 14 décembre dernier le départ de certains membres de leur ambassade à Kinshasa.

A vrai dire, la peur avait déjà gagné aussi bien le Congo que la communauté internationale déjà à cause du choix porté par Kabila sur son ex-ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, l’actuel secrétaire permanent du parti présidentiel (PPRD) comme candidat du Front Commun pour le Congo à la présidentielle prochaine. En effet, ce dauphin de Kabila qui figure sur la liste noire des personnalités sanctionnées par l’Union européenne en 2017 est aussi réputé pour les répressions des marches anti Kabila. C’est donc un candidat redoutable d’autant plus qu’il sera comme à l’accoutumée, à la solde de son mentor qui lui dictera les lignes à suivre avant, pendant et après ces fameuses élections.

Ainsi, l’on doit craindre que malgré les élections sans Kabila, l’après Kabila ne soit égale qu’à Kabila. Point besoin de lire dans une bille de cristal pour arriver à cette déduction quand on sait que Monsieur Kabila a été contraint par une société civile exaspérée à renoncer au troisième mandat dont il caressait le rêve. Il faut donc s’attendre probablement à un scénario à la Russe où Medvedev et Poutine se passent le pouvoir, si jamais l’opposition arrivait à perdre ces élections au Congo. Dans ce cas de figure, le pouvoir ne sera plus qu’un jeu de passe passe entre Kabila et son dauphin et  le Congo n’aura pas bougé d’une seule pouce depuis 1960.

La machine à voter point d’achoppement inter mouvance-opposition et intra-opposition

Félix Tshisekedi, 55 ans, est candidat de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), à ces élections, un parti qui incarne l’opposition depuis les contestations de l’ère Mubutu autour des années 80, dans l’ancien Zaïre. Ce parti a un fort encrage dans les régions les plus peuplés du pays comme par exemple à la capitale (Kinshasa) et dans la partie centrale du pays (Kasai).
Mais Tshisekedi doit redouter que le «candidat unique» de l’opposition, Martin Fayulu ne lui ravisse la vedette à cette consultation électorale. L’autre chose qui oppose Fayulu à Tshisekedi, c’est l’histoire des machines à voter. Si le premier se dit prêt pour aller aux élections avec les machines le second est foncièrement contre redoutant des manœuvres frauduleuses par ce biais. Ces machines à voler pardon à voter permettrons aux électeurs de voter juste par un clique sur le nom du candidat de leur choix quite à ce que la CENI fasse après les votes électroniques, le décompte manuel.

Mais ce matériel suscite la polémique parce que les congolais n’y sont pas habitués et redoutent des fraudes massives par son biais.

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