Santé d’Ali Bongo: l’opposition gabonaise dénonce « l’ingérence du Maroc et de l’Arabie Saoudite»

La déclaration du vice-président de la République gabonaise faisant état de ce que la santé du président Ali Bongo s’est rétablie à Rabat n’a pas réussi à étouffer le doute de l’opposition gabonaise, encore moins celui de la société civile. En effet, le parti de l’Union nationale (UN) pour sa part, a non seulement émis des doutes sur l’état de santé du président gabonais mais aussi et surtout a pointé d’un doigt accusateur les autorités marocaines voire celles de l’Arabie saoudite.

Actuellement au Maroc dans l’objectif de poursuivre sa période de convalescence, le président gabonais Ali Bongo aurait recouvert sa santé et aurait reçu la visite du roi Mohammed VI qui se serait réjoui de son état de santé à l’hôpital militaire de Rabat le lundi 03 Décembre 2018. Le 4 décembre plusieurs médias, à l’instar de La LIBREVILE, ont affirmé que Ali Bongo aurait reçu en audience certaines personnalités politiques du Gabon à savoir le vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, le premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, et la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, qui ont d’ailleurs rassurées l’opinion publique sur le rétablissement du chef de l’Etat.

« Le chef de l’Etat est conscient, il reconnaît ses interlocuteurs, il voit bien, il parle bien, sa modulation de ton est bonne », a affirmé M. Ngondet à la presse.« Nous avons été rassurés et apaisés en sortant de cette audience » avec le président à laquelle assistaient également M. Maganga et Mme Mborantsuo a ajouté le vice-président cité par TV5 Monde.

Mais, pour le parti de l’Union nationale (UN), ce ne sont que des paroles vaines, qui, à la limite appel au recul. Le parti a ainsi balayé d’un revers de main les propos du vice-président et  exige une expertise médicale sur « les réelles capacités physiques et intellectuelles » d’Ali Bongo et une enquête parlementaire. Comme si cela ne suffisait pas, l’UN a tiré à boulet rouge sur les autorités marocaines le mercredi 5 décembre, en dénonçant les ingérences étrangères dans les affaires de l’Etat mettant à mal la souveraineté du pays.

Selon le communiqué du parti signé du vice-président François Ondo Edou, les autorités étrangères tant du Maroc que d’Arabie saoudite, entretiennent un flou sur l’état de santé du chef de l’Etat gabonais. Le parti a  à cet effet, exigé à la cour constitutionnelle d’ordonner une « expertise médicale », conformément à l’article 92 de la loi organique de la haute cour. De même, l’UN invite le Sénat, l’unique chambre parlementaire du pays, à saisir le gouvernement afin d’obtenir des explications sur « les implications » de cette situation dans les « relations avec les royaumes d’Arabie Saoudite et du Maroc ».

L’UN a par ailleurs attiré l’attention du peuple gabonais sur la violation du principe de séparation des pouvoirs avec la visite de la présidente de la Cour constitutionnelle aux côtés du vice-président et du Premier ministre. Pour l’UN, c’est « la preuve évidente de l’existence de collusions institutionnelles et d’un manquement grave au principe de séparation des pouvoirs », a dénoncé l’UN dans le communiqué cité par Info 241.com.

Au sein de la société civile, le doute bat également son plein tout comme sur les réseaux sociaux ou certains internautes annoncent d’ores et déjà, la paralysie voire la mort du président gabonais, qui souffre d’un AVC selon l’information rapportée par un site international.

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