Sébastien Adjavon et Karim Wade entre « l’envie et la méfiance »

L’ appel à  réexaminer la décision de la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) portant « condamnation de karim wade à 6 ans de prison et plus de 200 millions d’euros d’amende » par le comité des droits de l’homme et la demande à l’Etat béninois de surseoir provisoirement à l’exécution de la décision de la CRIET portant « condamnation de l’homme d’affaire béninois Sébastien Ajavon à 20 ans de prison ferme » par la CAfDHP est non seulement une bonne nouvelle pour ses deux personnalités politiques influentes, mais aussi et surtout pour leur partis. Cependant, le retour de ses derniers dans leurs pays respectifs reste et demeure un véritable sujet de réflexion.

La décision d’une juridiction internationale est-elle au-dessus de celle d’une nation ? Si l’Etat béninois peine à se faire entendre sur la décision de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CAfDHP) qui lui demande de surseoir provisoirement à l’exécution de la décision de la CRIET portant condamnation par défaut de l’homme d’affaire Sébastien Germain Adjavon et opposant du régime en place à 20 ans de prison ferme suivi d’un mandat d’arrêt international par la Cour de répression des infractions économiques (CRIET), ce n’est nullement pas le cas au Sénégal.

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Le gouvernement sénégalais a balayé d’un revers de main, la décision du comité des droits de l’homme portant cassation du verdict de la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) du Sénégal qui a  condamné le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade Karim Wade à 6 ans de prison et plus de 200 millions d’euros d’amende pour enrichissement illicite. Le gouvernement sénégalais par le biais de son ministre de la justice Pr Ismaïla Madior Fall a sitôt, évoqué le principe de la souveraineté de l’Etat pour se dérober à la mise en œuvre de la décision de la juridiction internationale.

«Le Comité n’a pas le pouvoir d’annuler et n’a donc pas annulé la décision du 23 mars rendue par la Crei.», a déclaré Pr Ismaïla Madior Fall, rapporte presseAfrik. D’ailleurs, poursuit-il, le Comité n’est pas une instance juridictionnelle, mais plutôt un comité d’experts indépendants dont les décisions sont dénuées de toute force obligatoire. En conséquence, il ne rentre pas dans ses attributions de réformer les décisions rendues par les juridictions nationales. Le  Pr Ismaïla Madior Fall a proclamé haut et fort, la position intransigeante du gouvernement de Macky Sall qui met en garde Karim Wade : « le Sénégal n’a pas varié dans sa position qui a été déclinée par le Président Macky Sall », il martèle que « Wade-fils serait mis en prison s’il s’évertuait à franchir les frontières sénégalaises », peut on lire sur PresseAfrik.

[su_heading size= »17″ align= »left »]A lire aussi : Sénégal-Présidentielle 2019 : Karim Wade obtient le récépissé de dépôt de notification [/su_heading]

En revanche, pour le camp de Karim Wade, la condamnation doit être annulée pour que Wade fils recouvre sa liberté judiciaire et retourne au pays. Mais, face à l’Etat qui campe sur sa position et qui ne compte pas céder à une quelconque juridiction internationale, Karim Wade en exil au Qatar, doute de son retour au bercail. Un doute qui semble exister aussi du côté de l’homme d’affaire béninois Sébastien Germain Adjavon. Favorisé par cette interpellation de la CAfDHP à l’endroit de l’Etat béninois dans l’affaire des 18kgs de cocaïne, ce dernier, face à un Etat qui observe le silence hésitera certainement pour son retour au bercail.

Pour le praticien Kato Atita, la décision de la CAfDHP s’impose à l’Etat béninois qui ne peut s’en dérober sous prétexte du principe de la souveraineté: « La question de souveraineté n’existe pas lorsqu’il s’agit du droit international, du droit de l’homme. Les droits de l’homme sont sortis depuis 1945 de la tutelle de la souveraineté nationale pour la souveraineté internationale des droits de l’homme ». Il en est de même pour le parti FCBE de l’ancien chef d’Etat Thomas Boni Yayi qui exige la mise en œuvre de la décision de CAfDHP. Toutefois le gouvernement de la Rupture a encore quelques jours avant de mettre en exécution la décision de (CAfDHP). Il doit sortir de son silence avant le samedi 15 décembre 2018 selon le communiqué de CAfDHP rendu public le vendredi 7 Décembre 2018.

Annulation ou pas annulation Wade et Ajavon se préparent à affronter les élections

Malgré les ennuis judiciaires qu’il traversent, le fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, Karim Wade, reste toujours droit dans ses bottes dans la lutte à la conquête du fauteuil présidentiel au Sénégal. Actuellement en exil au Qatar, il a réussi à déposer le vendredi 7 décembre 2018, sa caution à hauteur de 30 millions de francs Cfa demandée pour la présidentielle de 2019, à la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) par le bais du secrétaire général adjoint du Pds, Oumar Sarr. Ce, en dépit du rejet de son inscription sur les listes électorales.

Trois jours plus tard, il a obtenu le récépissé de dépôt de notification, soit le lundi 10 décembre 2018. Le même constat se fait observer du côté de l’homme politique béninois qui ne compte pas céder à un quelconque obstacle judiciaire ou politique et ne baisse pas les bras dans sa préparation pour affronter les joutes électorales dans le cadre des législatives de mars 2019 avec son parti USL (Union Sociale Libérale).

Ainsi, ASG actuellement en exil en France, a-t-il renforcé ses collaborations politiques avec d’autres partis de l’opposition qu’il invite d’ailleurs à l’union pour contrer le chef de l’Etat Patrice Talon à l’issue des prochaines échéances électorales.

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