Afrique: 6 élections présidentielles marqueront l’année 2019 avec chacune, leur spécificité

Six pays africains tiendront leur présidentielle courant 2019. Il s’agit du Nigeria, du Sénégal, de l’Algérie, de l’Afrique du sud, de la Tunisie et de la Libye. La plupart des présidents actuellement en fonction dans ces pays tenteront de briguer de nouveau mandat. Certains d’entre eux pour s’offrir un boulevard pour reconquérir le pouvoir, utilisent déjà des armes juridiques pour empêcher leur opposant de taille de se mesurer à eux lors de ces consultations électorales.

Au Nigeria, c’est en mi-février prochain qu’aura lieu la présidentielle. L’actuel président Muhammadu Buhari est à son premier mandat et la constitution nigériane l’autorise à être candidat pour un éventuel second mandat. Mais son premier mandat est l’objet de critique des nigérians dont les espoirs placés en celui-ci pour vaincre l’hydre Boko Haram ainsi que la pauvreté ont été déçus. A cette élection de février 2019, Buhari, 76 ans, aura pour grand challenger, l’opposant et homme d’affaires Atiku Abubakar, 72 ans, mais lui aussi traîne la réputation d’être corrompue.

C’est une semaine après le Nigeria, c’est-à-dire le 24 février que le Sénégal votera pour élire son nouveau président. Macky Sall est lui aussi candidat à sa propre succession et il a déjà déposé sa candidature le 1er décembre passé. Le principal adversaire de Macky Sall est l’opposant Khalifa Sall, ancien maire de Dakar condamné à 5 ans de prison pour détournement de denier public et dont la candidature est  problématique du fait de cette condamnation. L’autre adversaire non moins influent de Macky, c’est Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, lui aussi en difficulté avec la justice, gracié tout de même par le président mais en exil au Qatar. Ce scénario qui handicape ces poids lourds de l’opposition, ouvre un boulevard pour Macky Sall pour la victoire à ces élections.

Du coté de l’Algérie, la présidentielle aura lieu en avril 2019, soit deux mois environ après le Sénégal. Et Abdelaziz Bouteflika caresse le rêve d’un 5 eme mandat. Un regard rétrospectif nous permet de constater que depuis 20 ans, aucun candidat de l’opposition n’a jamais réussi à inquiéter Abdelaziz Bouteflika à l’occasion des présidentielles. Mais Ali Benflis, ancien Ministre de la justice et ancien premier Ministre, deuxième derrière Bouteflika en 2014 avec 12 % des votes est l’adversaire que ce dernier doit craindre surtout qu’à l’élection de 2014, des opinions faisaient état de ce qu’il serait le vainqueur si son challenger n’avait pas influencé le système électoral. En sus, Boutéflika, âgé, octogénaire et victime d’un accident vasculaire cérébral en 2013 qui l’a beaucoup fragilisé, son rival semble avoir toutes les chances de l’emporter cette fois ci.

En Afrique du sud, Cyril Ramaphosa étant à son premier mandat va tenter aussi un second mandat. Dans cette optique, il a posé certains actes audacieux pour séduire l’électorat noir sud africain, le plus nombreux mais le plus pauvre. Ainsi, a t’il entrepris des reformes agraires qui ont consisté à exproprier des blancs qui s’étaient accaparés abusivement les terres et à les redistribuer pour sortir les noirs de la précarité dû à la privation de terre et par ricochet à la privation d’activité agricole. Il y a tout de même une épine sous la plante des pieds de Ramaphosa, il s’agit du taux important de 27% de chômage à résorber. Qu’à cela ne tienne, Ramaphosa a le vent en pourpre et semble ne pas s’inquiéter pour sa réélection prochaine encore que l’un des derniers sondages de l’année 2018 qui vient de s’achever fait état de ce que les 60% d’intentions de vote à la prochaine consultation électorale sont en sa faveur.

Des élections prévues pour 2019, les plus incertaines en Afrique

La Tunisie fera si tout va bien ses élections à la fin de la nouvelle année, c’est à dire en décembre 2019. Ce pays maghrébin est en proie depuis bientôt une décennie à une crise socioéconomique et politique. L’immolation par le feu en 2010 d’un commerçant ambulant désespéré et qui a suscité une révolution a encore trouvé un échos en décembre de cette fin d’année 2018 chez un journaliste qui s’est aussi immolé par le feu pour protester contre la misère et la précarité dans sa région, toutes choses laissant craindre l’éventualité d’une nouvelle insurrection dans le pays contre la morosité. Le taux de chômage au premier trimestre de l’année écoulée en Tunisie était de 15%. A tout ceci, s’ajoute, des doutes sur la tenue à bonne date des élections de décembre 2019. Néanmoins, selon l’AFP, le président tunisien Béji Caïd Essebsi, 92 ans, a assuré le 24 septembre dernier que les scrutins législatif et présidentiel « se tiendront à temps […] en décembre 2019 ».

Enfin pire qu’en Tunisie, en Libye règne un désordre indescriptible depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011. Une élection présidentielle était normalement annoncée pour décembre 2018 dans ce géant de l’Afrique du nord donc il y a un an, mais n’a pas lieu et l’on s’interroge toujours sur la capacité de ce pays à tenir cette même élection en 2019 vu la grande instabilité qui y règne.

En attendant les élections, le pays est divisé en deux entre l’est et l’ouest. Le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne, contrôle l’est et son opposant Fayez Al-Sarraj, chef du gouvernement d’accord national, qui a pris ses quartiers à Tripoli, contrôle l’ouest.

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